Abbaye Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-Sens dans l'Yonne

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Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire de l'Abbaye Sainte-Colombe

L'abbaye Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-Sens, dans l'Yonne, a été fondée en 620 par Clotaire II sur le tombeau de sainte Colombe. Elle a connu de multiples destructions et pillages au fil des siècles, notamment des raids de Sarrasins ou musulmans, des incendies attribués aux Hongrois et des dévastations lors des conflits des XIVe et XVIe siècles. Sur les vestiges du tombeau, l'archevêque de Sens Henri Sanglier et l'abbé Théobald posèrent les pierres d'une nouvelle église en 1142, que le pape Alexandre III consacra en 1164. Le site accueillit le pape Alexandre III pendant son exil et fut aussi un refuge pour Thomas Becket, qui y séjourna et y rencontra le pape. Au Moyen Âge, l'abbaye exerça un important rayonnement ecclésiastique et territorial, possédant plusieurs dépendances et prieurés, dont Grandchamp, et relevant du diocèse de Sens. Elle étendit son influence par la création et le patronage de paroisses et sanctuaires dans la région. Des périodes de déclin surviennent au Xe siècle, lorsque nombre de dépendances furent prises par des seigneurs féodaux. Pendant la Révolution, les biens de l'abbaye furent vendus et l'église fut démolie ; les anciennes reliques, y compris celles de la sainte, disparurent. Il subsiste néanmoins quelques éléments de l'Ancien Régime : des travées du réfectoire médiéval, le bâtiment conventuel, une écurie construite par Herbet en 1737, deux pavillons élevés par d'Aviler en 1753, trois ponts reconstruits par Claude‑Nicolas Ledoux en 1766 et divers bâtiments agricoles. Au XIXe siècle, les Religieuses de la Sainte Enfance de Jésus et de Marie, sous la règle de saint Augustin, acquièrent le domaine ; elles édifient une crypte et une chapelle néo‑gothique consacrées en 1874, puis un vaste bâtiment conventuel en 1898. La congrégation finit par fusionner en 1947 avec les Sœurs de la Charité de Nevers. Aujourd'hui le domaine abrite une maison de convalescence installée dans l'ancien bâtiment de 1898, un lycée professionnel et un institut de formation et ressources en économie sociale, avec des constructions récentes adaptées à ces usages. Le centre de convalescence dispose de 63 lits et prend en charge des suites opératoires de chirurgies lourdes (digestive, carcinologique, orthopédique) ainsi que des suites de traitements médicaux importants. L'abbaye a été dirigée à différentes périodes par des abbés parfois laïcs et a bénéficié de dons et legs de la part de seigneurs locaux ; on y relève aussi des transferts de reliques, comme celles de saint Thibaut rapportées d'Italie. Parmi les sépultures notables figure celle du roi Rodolphe de France, inhumé auprès du grand autel. L'ensemble du site a été inscrit au titre des monuments historiques en 1966.

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