Abbaye Sainte-Marie de Longues-sur-Mer dans le Calvados

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Abbaye Sainte-Marie de Longues-sur-Mer

  • Route de Bayeux
  • 14400 Longues-sur-Mer
Abbaye Sainte-Marie de Longues-sur-Mer
Abbaye Sainte-Marie de Longues-sur-Mer
Abbaye Sainte-Marie de Longues-sur-Mer
Abbaye Sainte-Marie de Longues-sur-Mer
Abbaye Sainte-Marie de Longues-sur-Mer
Abbaye Sainte-Marie de Longues-sur-Mer
Abbaye Sainte-Marie de Longues-sur-Mer
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Abbaye Sainte-Marie de Longues-sur-Mer
Abbaye Sainte-Marie de Longues-sur-Mer
Abbaye Sainte-Marie de Longues-sur-Mer
Crédit photo : Pimprenel - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIe siècle, XIIIe siècle, XIVe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Les ruines de la chapelle : classement par décret du 30 juin 1915 - L'ancienne abbaye en totalité (à l'exception de la chapelle déjà classée) comprenant les sols, sous-sols, murs de clôture, vestiges et bâtiments en élévation, y compris l'étang (cad. ZH 118, lieudit l'Abbaye) : classement par arrêté du 31 janvier 2006 - Les parties suivantes de la ferme de l'ancienne abbaye : la grange, le logis pressoir et l'étable, en totalité ; les sols et les sous-sols ; les murs de clôture (cad. ZH 119, lieudit l'Abbaye) : inscription par arrêté du 31 janvier 2006

Origine et histoire de l'Abbaye Sainte-Marie

L'ancienne abbaye Sainte‑Marie de Longues est un monastère bénédictin fondé en 1168 par le chevalier Hugues Wac, situé à Longues‑sur‑Mer dans le Calvados, en Normandie. Implantée à 300 mètres au sud‑sud‑est de l'église Saint‑Laurent, elle se trouve au bord de la route départementale 104, dans le triangle formé par Bayeux, Arromanches‑les‑Bains et Port‑en‑Bessin. L'abbaye témoigne de la vie religieuse médiévale en Normandie ainsi que de son architecture et de ses arts décoratifs. Elle connut un important essor de la seconde moitié du XIIIe siècle au XIVe siècle, puis déclina sous le régime de la commende établi à partir de 1526 avant d'être supprimée à la fin du XVIIIe siècle, par manque de vocations. L'établissement fut première fille de l'abbaye de Hambye et rejoignit l'ordre de Cluny en 1600. De sa fondation à sa suppression, l'abbaye eut dix‑neuf abbés réguliers et seize abbés commendataires ; le premier abbé commendataire connu est Jean d'Alloigny (1527) et le dernier abbé fut Emmanuel‑Louis de Cugnac (1759‑1781). Par décret du 22 octobre 1781 la mense conventuelle fut unie au séminaire de Bayeux, et entre 1782 et 1809 la nef, la tour de croisée et une partie du transept furent détruites. Les fouilles architecturales et les campagnes de restauration menées aux XXe et XXIe siècles par les propriétaires successifs depuis 1932 ont restitué une grande partie du plan et de l'appareil du monastère. Le chevet et la tour lanterne conservent des élévations des XIIe et XIIIe siècles, la seconde moitié du XIIIe siècle étant marquée par la reconstruction du chœur et l'édification des bras du transept et de leurs chapelles. Au XIVe siècle le chevet fut remanié, les baies fusionnées et diverses parties du logis abbatial et du cloître furent élevées ou modifiées, puis les aménagements se sont poursuivis jusqu'au XIXe siècle avec des adaptations agricoles. Aujourd'hui l'enclos abbatial conserve la porterie du XIIIe siècle, les bâtiments de communs de la basse‑cour incluant la charretterie, des étables au sud, une grange dîmière médiévale, le logis abbatial reconstruit au XIVe siècle et réaménagé au XVIIIe siècle avec des celliers du XIIe siècle en soubassement. Du côté de l'église subsistent le chevet et des ruines au nord, l'emplacement du cloître et l'ancien réfectoire des moines qui date du XIVe siècle ; d'autres vestiges prolongent le réfectoire et pourraient correspondre à la salle capitulaire et au premier logis abbatial. L'intérieur du réfectoire possède à l'étage une pièce dont les murs sont ornés de fresques représentant l'Annonciation et saint Michel terrassant le dragon. L'ensemble comprend également des points d'eau, un étang, un jardin d'agrément et un potager, éléments qui témoignent des usages domestiques et agricoles successifs. Les bâtiments conventuels présentent une chronologie complexe : le rez‑de‑chaussée de l'aile occidentale du cloître remonte à la seconde moitié du XIIe siècle, des élévations et un portail datent du XIVe siècle, tandis que des transformations et démolitions interviennent aux XVe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles pour adapter l'abbaye à la ferme. Au cours du XIXe siècle le domaine fut réorganisé, avec notamment la construction puis l'agrandissement de logements agricoles et la démolition de certains corps de bâtiments après 1862 ; au XXe siècle l'ensemble a été divisé en deux propriétés. L'abbaye conserve un riche décor mobilier médiéval, parmi lequel un grand nombre de pavés vernissés provenant de l'atelier du Molay, datés de la fin du XIIIe ou du XIVe siècle. Dans une petite chapelle sont visibles des sépultures des seigneurs d'Argouges, notamment celle de Jacques d'Argouges mort le 6 septembre 1510, ainsi qu'une statue de saint Jacques le Majeur et une peinture monumentale provenant de l'ancien logis abbatial. Classée et protégée au titre des monuments historiques, la chapelle est inscrite dès 1915 et l'ensemble de l'ancienne abbaye, y compris sols, sous‑sols, murs de clôture, vestiges et bâtiments en élévation ainsi que l'étang, est classé par arrêté du 31 janvier 2006 ; la grange, le logis‑pressoir et l'étable de la ferme sont inscrits à la même date. Les campagnes de restauration récentes ont été distinguées par plusieurs prix et soutiens, et la sélection de l'abbaye pour le loto du patrimoine a permis de sauver le chœur, qui a été rouvert au culte par une première messe le 15 août 2022. Les travaux sur le bâtiment dit « réfectoire des moines » ont révélé une charpente largement attaquée par la vrillette puis conduit, après mobilisation de financements, à une reprise achevée le 12 décembre 2023 ; la restauration a permis la mise en évidence d'une charpente de type « armoricaine » considérée comme la plus ancienne connue en Normandie à ce jour selon le CNRS. L'abbaye est accessible au public depuis 2018 ; les vestiges sont ouverts à la visite du 1er juin au 10 août tous les jours sauf dimanche et lundi, et du 1er au 15 septembre. Grâce à son architecture, ses décors et son évolution fonctionnelle, l'ancienne abbaye Sainte‑Marie de Longues constitue un témoignage majeur du patrimoine religieux et paysager de la Normandie médiévale et moderne.

Liens externes