Origine et histoire de l'Abri sous roche
L'abri sous roche de la Colombière, situé à Neuville-sur-Ain (Ain) dans le massif du Jura à 254 m d'altitude, renferme un gisement d'artefacts préhistoriques. Signalé par Adrien Arcelin dès 1867, le site a été fouillé par L. Mayet et J. Pissot en 1913, qui y ont recueilli une industrie magdalénienne ainsi que des gravures sur galets et sur os de mammouth, dont l'une fut présentée comme la première représentation anthropomorphe découverte. Des campagnes dirigées par H. Movius à partir de 1948 ont permis d'établir une stratigraphie fiable et la découverte d'un dixième galet gravé. Avec la grotte des Hoteaux à Rossillon, la Colombière a suscité des controverses concernant la reconnaissance de sépultures paléolithiques et l'interprétation de l'art mobilier, envisagé tantôt comme « carnets de croquis », tantôt comme galets propitiatoires pour la chasse. Situé sur une propriété privée, le site n'est pas accessible au public et bénéficie de protections spécifiques : site naturel classé (SC016), site naturel inscrit (SI670) et inscription au titre des monuments historiques depuis le 28 décembre 1946. Le vaste porche d'entrée, théâtre des fouilles, est visible depuis le chemin piéton qui relie Neuville-sur-Ain à Poncin en rive droite de l'Ain. Sous ce porche peu profond, une galerie accessible par un ressaut de trois mètres s'étire sur quelques dizaines de mètres avant de se terminer par un comblement. Des études publiées, notamment Movius & Judson (1956) et Chirol (1985), présentent des analyses archéologiques et spéléologiques du site.