Aître de Brisgaret à Montivilliers en Seine-Maritime

Patrimoine classé Cimetière Aître

Aître de Brisgaret à Montivilliers

  • Brisgaret
  • 76290 Montivilliers
Aître de Brisgaret à Montivilliers
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Aître de Brisgaret à Montivilliers
Crédit photo : Pymouss - Sous licence Creative Commons

Patrimoine classé

Charnier (ancien) , dans le cimetière de Brisgaret : classement par arrêté du 12 juillet 1886

Origine et histoire de l'Aître

L'aître de Brisgaret à Montivilliers est un rare exemple d'aître médiévale en France ayant conservé sa vocation funéraire ; il se distingue par la présence d'une croix gothique, d'une chapelle, d'une galerie-ossuaire ornée d'un décor macabre et de sculptures. Le monastère fondé par saint Philibert a favorisé, à partir du XIIe siècle, l'essor d'une cité qui s'est densifiée jusqu'au XVIe siècle, période durant laquelle la mort est omniprésente en raison des conflits et des épidémies. Face à l'augmentation des décès, à l'étroitesse des cimetières intra-muros et au désir de limiter la contagion, un nouveau lieu d'inhumation fut aménagé sur les hauteurs de la ville : l'aître de Brisgaret. Comme à l'époque médiévale, la paroisse Saint-Sauveur fit édifier un cloître autour du charnier pour abriter les ossements dans un ossuaire logé sous la charpente. Aujourd'hui, une seule galerie complète subsiste ; son étude montre qu'elle a été construite en trois campagnes entre 1503 et 1602. À la même période, l'aître Saint-Maclou de Rouen est également organisé en galeries formant un cloître. La charte d'exemption de 1035 attribuait à l'abbaye le contrôle des cimetières, tandis que leur construction et leur entretien restaient à la charge des paroissiens, source récurrente de tensions. Classé au titre des monuments historiques en 1886, l'aître a fait l'objet de travaux de consolidation vers 1890, avec l'édification de contreforts, puis d'une étude en 2006 signalant l'urgence d'intervenir. Entre novembre 2012 et juin 2014, la galerie, la chapelle, la croix gothique et les décors muraux ont été restaurés et consolidés sous la direction d'un architecte des Monuments historiques.

La chapelle fut adjointe au cimetière déplacé hors des murs pour permettre aux fidèles de prier pour les défunts et d'invoquer les saints guérisseurs. La chapelle primitive, détruite lors de la guerre de Cent Ans, a été rebâtie et les comptes de la Fabrique mentionnent la fin des travaux en 1602, année où elle reçut un retable de la Résurrection de Lazare peint par Pierre Larbitre. Elle est dédiée à saint Lazare, considéré au Moyen Âge comme le patron des lépreux. La galerie s'appuie sur un mur de maçonnerie et repose, de l'autre côté, sur seize piliers de bois sculptés ; sa charpente à chevrons en chêne du XVIe siècle rappelle celle de la nef de l'abbatiale. Elle a servi d'ossuaire, comme l'attestent des lucarnes destinées à y glisser les ossements ; l'absence de fermeture favorisait la ventilation et le dessèchement des restes. Outre sa fonction funéraire, la galerie était un lieu de sociabilité : on y priait, on y écoutait des prédicateurs, on s'y divertissait et on y faisait commerce, ce dont témoignent de nombreux graffitis. Le mur de soutien conserve des enduits d'origine et surtout un vaste décor macabre réalisé en relief dans l'enduit frais entre 1530 et 1540, repéré pour la première fois en 1969.

Ce décor commence par un Triomphe de la Mort : un squelette, assis sur un char tiré par un bœuf et tenant un dard, incarne la menace permanente, tandis que la partie basse, probablement figurative des corps, a disparu. La seconde partie représente une Résurrection des morts où un personnage au visage bienveillant, sans doute le Christ, délivre un message aux fidèles ; la jonction des deux scènes comporte un texte en vers décasyllabiques expliquant que seule la piété parfaite mène au Paradis. Les piliers sculptés illustrent trois grands thèmes de l'imagerie mortuaire : la figuration de la mort avec squelettes, os et outils de fossoyeur ; la Passion du Christ, avec les Arma Christi comme la croix, l'échelle, la colonne, la couronne d'épines, les clous et autres instruments ; et enfin la Passion présentée comme un chemin conduisant à la chapelle. Étant édifié à la suite d'épidémies, l'aître comporte aussi les figures des saints traditionnellement invoqués contre la peste, notamment saint Roch, saint Sébastien et saint Adrien. La croix gothique, érigée au XVIe siècle à l'emplacement de l'ancien charnier et culminant à plus de six mètres, célèbre le triomphe de Dieu et porte quatre statues imposantes : saint Joseph, saint Jean l'Apôtre, sainte Anne et la Vierge Marie avec l'Enfant.

Liens externes