Alignement de menhirs de Pagliajo à Sartène en Corse-du-sud
Patrimoine classéSites archéologique
Alignement de menhirs de Pagliajo
Pagliajo
20100 Sartène
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Propriété privée
Frise chronologique
Âge du Fer
Antiquité
Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
100 av. J.-C.
0
…
1800
1900
2000
IIe millénaire av. J.-C.
Datation des artefacts
Datation des artefacts IIe millénaire av. J.-C. (≈ 100 av. J.-C.)
Le mobilier funéraire découvert est daté de cette période.
1889
Première mention du site
Première mention du site 1889 (≈ 1889)
Étienne Michon mentionne pour la première fois l'alignement de menhirs.
1964-1968
Fouilles archéologiques majeures
Fouilles archéologiques majeures 1964-1968 (≈ 1966)
Roger Grosjean dirige plusieurs campagnes de fouilles et découvre 258 menhirs.
23 octobre 1974
Classement historique
Classement historique 23 octobre 1974 (≈ 1974)
L'ensemble est classé au titre des monuments historiques.
Aujourd'hui
Aujourd'hui
Aujourd'hui Aujourd'hui (≈ 2025)
Position de référence.
Patrimoine classé
Terrain de 5000 m2 contenant l'alignement de menhirs (cad. C 248) : classement par arrêté du 23 octobre 1974
Personnages clés
Étienne Michon
Premier à mentionner le site en 1889.
Roger Grosjean
Archéologue ayant dirigé les fouilles de 1964 à 1968.
Georges Peretti
Archéologue ayant fouillé un coffre funéraire dans les années 1960.
Origine et histoire du Palaghju
L'alignement de menhirs de Pagliajo est un site préhistorique situé sur la commune de Sartène (Corse-du-Sud) regroupant plusieurs alignements mégalithiques et des coffres funéraires. Le site est mentionné pour la première fois en 1889 par Étienne Michon, qui y dénombre soixante à soixante-dix menhirs en deux groupes, et Louis Giraux en signale une dizaine de plus en 1914. Après de nombreuses fouilles clandestines, Roger Grosjean y dirige plusieurs campagnes de 1964 à 1968 et porte le nombre de monolithes à 258, dont trois statues‑menhirs qu'il désigne « Pagliaiu I à III », qualifiant le lieu de « laboratoire du mégalithisme corse ». L'ensemble est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 23 octobre 1974.
Les 258 menhirs forment la plus forte concentration de ce type dans le bassin méditerranéen et sont organisés en sept groupes, six orientés nord‑sud et un est‑ouest. Quelques exemplaires ont été redressés par Grosjean dans les années 1960, mais la plupart sont restés tels qu'ils ont été découverts. Tous les monolithes sont façonnés en silhouette humaine, sans représentation distincte de la tête, la plupart étant sommairement ébauchés. Les trois statues‑stèles portent des gravures d'attributs guerriers (épée, poignard) et d'autres gravures semblent renvoyer à des attributs anatomiques.
Plusieurs coffres funéraires ont été repérés au nord et à l'est des alignements, mais un seul a échappé aux pillages et a été fouillé par Georges Peretti dans les années 1960. Ce coffre est délimité par quatre orthostates de granite réguliérisés et polis formant un espace d'environ 2 m² ; une dalle porte trois lignes de petites cupules, comptant 11 à 12 cupules par ligne. Certains auteurs y voient des figurations stellaires ou un motif lié au culte de l'eau, et selon une légende locale ces cupules, appelées E Pile, permettraient lors des orages de recueillir une eau aux vertus magiques.
Georges Peretti a mis au jour un petit mobilier, conservé au musée de Sartène et attribué à l'âge du Bronze ancien : une coupe tulipiforme à pied avec décor de boutons, une petite coupe à collerette, deux grandes tasses à fond plat et carène haute, un brassard d'archer en pierre polie et son fragment, une armature de flèche en silex, un fragment de lame de poignard triangulaire à deux rivets, quatre fragments d'un anneau spiralé en argent et un anneau spiralé en or. Cet ensemble doit correspondre au mobilier d'accompagnement d'une unique inhumation, probablement masculine, datée de la première moitié du IIe millénaire av. J.-C.