Origine et histoire
L'alignement de la Plumaudière, aussi appelé Pierres du Hu (du Hou, du Heu), se situe au Champ du Houx, près du hameau de la Plumaudière, dans la commune déléguée de Montchauvet (Calvados, France). Les menhirs de la Plumaudière sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 30 juin 1976 ; il s'agit du seul exemple d'alignement mégalithique connu en Normandie. L'acte d'inscription mentionne neuf menhirs, mais le site en présente plus d'une douzaine, vestiges probables d'un ensemble autrefois plus important. En 1870, une commission décrivait vingt blocs répartis sur un espace d'environ 55 à 60 mètres du nord au sud et de 4,50 mètres de largeur, plusieurs étant renversés ou à demi enfouis ; quelques-uns, encore debout, dépassaient 3 mètres de hauteur et ne portaient aucune trace d'outil, présentant des formes très irrégulières. Ces pierres paraissaient former deux rangées parallèles, courant du nord au sud et séparées par un espace d'environ 4 mètres, l'une comptant quatorze blocs et l'autre six. Les menhirs sont constitués de quartz issu d'un important filon identifié par des géologues de l'Université de Caen comme d'origine locale, ce qui laisse penser qu'il n'y a pas eu de transport lointain mais une extraction sur place. Les blocs les moins volumineux ont été déplacés au fil des défrichements, et l'on remarque de nombreuses petites pierres de même nature éparses dans le vallon. Le menhir principal, appelé la Pierre du Hu et situé à l'extrémité nord-ouest de l'alignement, mesure environ 3,20 mètres de hauteur et entre 2 et 1,50 mètre de largeur. Un sondage réalisé en 1966 par Robert Caillaud à la base de la Pierre du Hu a montré que la pierre n'est enfoncée que sur 0,30 mètre et qu'aucune fosse de calage n'a été découverte, observation qui a conduit à s'interroger sur l'authenticité de l'alignement. Des outils découverts aux alentours comprennent des haches en silex et en diorite, des grattoirs et un racloir à encoche, ce dernier considéré comme rare. La tradition locale rapporte que ces pierres seraient celles jetées par le diable pour détruire le prieuré du Plessis-Grimoult, projet empêché par les prières des moines ; certaines roches se seraient enfoncées, d'autres seraient restées à fleur de terre ou plantées debout, laissant ainsi les champs de la Plumaudière criblés de roches. Parmi les sources et ressources complémentaires figurent une notice sur Wikimedia Commons et l'article de Guy San Juan, « Le menhir : un relief géologique artificiel », publié dans L'exploitation ancienne des roches dans le Calvados : Histoire et Archéologie (p. 184).
