Alignements du Camp de la Justice à Saint-Forgeot en Saône-et-Loire

Alignements du Camp de la Justice

  • 71400 Saint-Forgeot
Alignements du Camp de la Justice
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Alignements du Camp de la Justice
Crédit photo : Chabe01 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

XIXe siècle
Époque contemporaine
1900
2000
1872
Découverte du site
1882
Redressement des menhirs
1885
Jugement judiciaire
1921
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Trois menhirs faisant partie des alignements du Camp de la Justice (cad. A 216, 218) : classement par arrêté du 19 novembre 1921

Personnages clés

Jean Rigollot Découvreur et responsable du redressement des menhirs.
Ernest Chantre Archéologue ayant réalisé un relevé cadastral du site.
M. Parise Propriétaire du terrain ayant demandé la remise en terre des pierres.

Origine et histoire

L'alignement dit du Camp de la Justice, ou Champ de la Justice, est un site mégalithique situé à Autun, dans l'ancienne commune de Saint-Pantaléon (Saône‑et‑Loire). Il comporte plusieurs menhirs, mais l'existence d'un véritable alignement n'est pas avérée. Le site était connu dès 1872 comme une station néolithique ayant livré de nombreux silex taillés et des fragments de bois silicifié. Vers 1882, Jean Rigollot, attiré par la recherche de bois silicifié, signala des blocs de pierre affleurant qui ne correspondaient pas à la géologie locale. Pensant qu'il s'agissait d'un terrain communal, il fit redresser ces blocs avec l'appui du Conseil général de Saône‑et‑Loire, qui lui accorda une subvention de 300 francs ; environ une trentaine de blocs furent alors redressés, mais de façon assez hâtive. Le propriétaire réel, M. Parise, demanda leur remise en terre pour pouvoir reprendre les cultures ; une proposition d'achat échoua en raison de prétentions financières jugées excessives, et l'affaire fut portée en justice. Par jugement du 8 décembre 1885, Rigollot fut condamné à réenfouir les pierres à ses frais, à l'exception de celles dressées dans la haie du champ. Parallèlement, la sous‑commission des monuments historiques étudia les monolithes et trois pierres non enfouies furent classées au titre des monuments historiques par arrêté du 19 novembre 1921.

Sur les trente blocs recensés, cinq menhirs seulement sont encore visibles aujourd'hui ; vingt‑six étaient en granite et quatre en grès permien. Les blocs en grès peuvent provenir du gisement local, tandis que le granite affleure le plus proche à environ 6 km au sud, près du hameau de Couard. La reconstitution de l'ensemble s'appuie sur deux photographies de Rigollot et sur le relevé cadastral de 1882 dressé par Ernest Chantre, documents publiés dans le compte rendu du congrès préhistorique d'Autun en 1907. D'après Chantre, Rigollot n'avait pas relevé tous les monolithes renversés ou enterrés par les cultivateurs, ce qui laisse entendre que certaines pierres étaient restées debout, notamment les numérotées 23 à 30 situées dans la haie, où cinq pierres subsistent. Sur le plan de Chantre, les pierres numérotées 1 à 25 occupent une bande de terre d'environ 200 m de long sur 20 m de large, orientée sud‑ouest/nord‑est, tandis que les cinq dernières forment un second groupe indépendant au nord‑ouest. Les blocs ne forment pas des files parallèles : ils sont plutôt dispersés autour d'un axe vague, avec des intervalles importants. Les pierres dressées mesurent en moyenne 1,50 m hors sol ; aucune fosse d'implantation ni pierre de calage n'a été retrouvée, sauf pour le menhir n°2 qui disposait d'une fosse d'environ 1 m de profondeur aux parois et au fond rubéfiés. Si le nom d'« alignement » est en usage depuis la découverte, sa réalité archéologique reste non démontrée ; en 1976 J. Joly qualifia les blocs de menhirs tout en mettant en doute l'existence d'un alignement.

Liens externes