Origine et histoire de l'allée couverte
L'allée couverte dite Er‑Roh, également appelée allée couverte de Mané Roullarde, se situe à La Trinité‑sur‑Mer (Morbihan). Elle a été explorée par la Société polymathique du Morbihan en 1866, époque où un mur de clôture en pierres sèches recouvrait le monument et gênait les fouilles. En 1879, Miln a parcouru la colline et a décrit l'allée couverte, la délimitant par quinze orthostates et estimant sa longueur à 15 m. Zacharie Le Rouzic a fouillé le monument en 1900 puis l'a restauré en 1930. Le site a été classé monument historique par arrêté du 11 septembre 1929. L'allée mesure environ 19,40 m de long pour une largeur moyenne de 1,60 m ; elle est bordée de vingt‑deux supports, dont certains atteignent 2,15 m de hauteur, et de murets en pierres sèches. L'entrée de l'allée s'ouvre au sud et quatre tables de couverture subsistent ; Le Rouzic signale que trois orthostates portent des gravures. La restauration opérée par Le Rouzic en 1930 a été contestée dès 1939 : un menhir voisin, figurant sur le plan de Miln, aurait été réutilisé comme dalle de couverture, des petites dalles de l'entrée auraient été supprimées et le fond de l'allée reculé. Cussé et Galles n'ont retrouvé aucun mobilier archéologique lors de leurs travaux. En 1900, Le Rouzic a recueilli des fragments appartenant à sept vases distincts, des outils en silex — notamment une pointe de flèche à ailerons, deux grattoirs et une grande lame en silex du Grand‑Pressigny — ainsi que divers éclats et lamelles. Il a également mis au jour des percuteurs en quartz, des meules primitives et une pendeloque en schiste. Le mobilier découvert est conservé au musée de Préhistoire de Carnac.