Origine et histoire de l'allée couverte
L'allée couverte de Giraumont, dite dolmen de la Ganguille, se trouve sur la commune de Saint-Marcel, dans le département des Ardennes. Le monument, orienté est-ouest à 106° par rapport au nord géographique, mesure 7,80 m de long et est recouvert de trois dalles en grès siliceux local. La première partie, ouverte à l'est, fait 1,20 m de largeur et 2 m de longueur ; sa dalle de recouvrement mesure 3 m sur 2 m et a une épaisseur de 0,60 m. Cette dalle repose sur deux supports posés au sol, chacun d'environ 1 m sur 1 m, d'épaisseurs respectives de 0,25 et 0,40 m, et est complétée par des murs appareillés. Deux blocs verticaux séparent cette antichambre de la chambre suivante et laissent un orifice triangulaire de 1 m de hauteur et 0,60 m de base pour y accéder. La chambre principale, longue de 5 m et large de 1,50 m, est recouverte par deux dalles d'environ 0,60 m d'épaisseur et de plus de 3 m dans leurs dimensions. Ces dalles reposent sur trois murs taillés et appareillés, constitués d'éléments de 0,30 à 0,60 m sur 0,10 à 0,20 m, liés par de la glaise jaune et de la terre noire et disposés de façon régulière. Ce type d'appareillage de pierres a été longtemps employé dans la région. La partie supérieure des murs s'est éboulée et la dalle ouest s'est affaissée : la hauteur initiale était de 1,20 m, la hauteur au fond reste de 0,80 m et elle est réduite à 0,30 m au centre. Le sol du monument et ses abords sont composés d'argile jaune et de pierres apportées. Une excavation située à plus de 200 m au nord-est semble correspondre à la carrière d'où proviennent les pierres. L'intérieur présente une banquette au fond et un sol d'argile mêlé de pierres. L'allée couverte occupe une colline calcaire entre Remilly-les-Pothées et Giraumont, dominant la vallée du Thin, à 280 m d'altitude. Sa redécouverte est due aux fouilles menées par la famille Rozoy en 1958, auxquelles la population de Giraumont a également participé. Il s'agit du quatrième mégalithe mis en évidence sur la commune, les trois premiers ayant été découverts au début des années 1930. Par ses dimensions et son plan, le monument s'apparente aux allées sépulcrales de la culture Seine-Oise-Marne, bien qu'il diffère par l'emploi de matériaux locaux. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1960.
