Allée sépulcrale de Pinterville dans l'Eure

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Allées couvertes

Allée sépulcrale de Pinterville

  • Le Bourg
  • 27400 Pinterville
Propriété privée

Période

Néolithique récent

Patrimoine classé

Allée sépulcrale (cad. B 91) : classement par arrêté du 6 octobre 1947

Origine et histoire de l'Allée sépulcrale de Pinterville

L'allée couverte de Pinterville est une sépulture mégalithique découverte en 1942 sur la commune de Pinterville (Eure). Elle se situe sur la rive droite de la vallée de l'Eure, dans le lieu-dit appelé Vallon du Parc. Le monument mesure dix mètres de long et est orienté nord-sud, son entrée étant au sud. Le vestibule est séparé de la chambre funéraire par une dalle échancrée. Les archéologues datent l'allée du Néolithique récent et l'attribuent à la culture Seine-Oise-Marne d'après le mobilier retrouvé. Elle a été mise au jour en 1942 lors du creusement d'une tranchée par des troupes allemandes et a été classée au titre des monuments historiques par arrêté du 6 octobre 1947. Les fouilles ont livré les restes osseux de vingt-cinq à cinquante individus. Les corps étaient déposés au niveau du pavage de la chambre funéraire, allongés dans le sens de la longueur de l'allée, les pieds au nord et la tête au sud, probablement couchés sur le dos. L'examen des crânes au Laboratoire d'anthropologie du musée de l'Homme a permis d'estimer au minimum dix-huit adultes et sept enfants inhumés. Parmi les adultes identifiés, quatorze étaient des hommes, majoritairement très jeunes : sur onze individus dont l'âge a pu être estimé, trois avaient entre 20 et 25 ans, six entre 25 et 40 ans, un approchait la cinquantaine et un dépassait soixante ans. Les trois crânes féminins identifiés comprenaient deux jeunes femmes de 20 à 25 ans et une femme approchant la trentaine. Les enfants avaient principalement entre deux et six ans, à l'exception d'un adolescent d'environ quinze ans. La taille moyenne des sujets était plutôt faible par rapport à d'autres populations néolithiques, soit 1,58 m pour les hommes et 1,48 m pour les femmes. La dentition présente les traits habituels des populations masculines du Néolithique : incisives et canines fortement abrasées, prémolaires et molaires très usées avec apparition d'ivoire, et les dents de sagesse généralement présentes ou en cours d'éruption. Globalement, la dentition est remarquable par sa bonne santé : les caries sont rares et jamais très profondes. Le mobilier retrouvé est considéré comme riche et varié. Au sommet et à l'entrée du caveau ont été découverts deux vases attribués à l'âge du Bronze ou au début de l'âge du Fer. Parmi les autres objets figurent une pointe de javelot en silex taillé, un fragment de palette en céramique, cinq poinçons en os poli, une hache polie en roche verte et une pierre verte polie. Ont été trouvées également des éléments animaux et des objets percés : une défense de suidé, une dent de renard perforée, cinq grosses pierres percées, un gros os long percé, un os de gros ruminant percé, un cylindre perforé en ivoire et deux os percés à ailettes. Le mobilier comprend enfin des perles et éléments de parure : deux grosses perles translucides, une perle en céramique rougeâtre, quatre coquillages fossiles percés, quinze perles en os en forme de barillet, 85 petites perles plates en os, 168 petites perles plates en nacre et 257 petites perles plates en jais. Pour l'étude anthropologique, voir Paulette Marquer, « Les ossements humains de Pinterville (Eure) », Bulletins et Mémoires de la Société d’anthropologie de Paris, vol. 5, n° 3, 1954.

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