Origine et histoire de l'Amphithéâtre
L'amphithéâtre de Fréjus, ou arènes de Fréjus, est un amphithéâtre romain construit au Ier siècle dans la ville de Forum Julii, aujourd'hui Fréjus. Ses dimensions extérieures étaient de 113 m de longueur sur 85 m de largeur et il pouvait accueillir entre 10 000 et 12 000 spectateurs. Classé au titre des monuments historiques depuis 1840, l'édifice a cependant été profondément remanié entre 2007 et 2012 et recouvert d'une structure moderne en béton. Implanté à l'ouest, hors rempart, l'amphithéâtre s'appuie au nord contre une colline de grès tandis que sa partie sud repose sur un terrain plat. La façade a disparu, mais subsistent d'importants murs rayonnants qui ancrent le monument et soutenaient la cavea par un système de voûtes rampantes. Les escaliers d'accès aux premiers niveaux étaient ménagés entre ces murs rayonnants. L'essentiel de la construction est en petit appareil de grès vert (opus vittatum), tandis que les gradins et les grands blocs de base de la façade sont en grès brun. Le grès vert provient d'une carrière locale identifiée au lieu-dit La Baume, au nord de Fréjus, près de la route de Bagnols-en-Forêt. Le choix d'implanter l'amphithéâtre à l'extérieur de l'enceinte urbaine peut s'expliquer par des motifs de topographie, de gestion de l'espace ou de sécurité. La datation exacte reste incertaine : une brique estampillée « Castoris », trouvée au départ d'une voûte de la galerie du rez-de-chaussée, suggère les années 20-30 mais pourrait être un remploi. On retient généralement une fourchette de la fin du Ier au début du IIe siècle après J.-C. La cavea, adossée au nord contre la colline, pouvait recevoir environ 12 000 spectateurs et était susceptible d'être protégée par un velum. Des consoles régulières autour de la corniche sommitale portaient les mâts et les cordages, et la manœuvre des toiles était assurée par un système d'anneaux et de poulies. La tribune des magistrats et des personnalités siégeait au centre de la partie nord de la cavea. Une conduite depuis l'aqueduc était vraisemblablement prévue pour le nettoyage de l'arène et des gradins. L'arène, autrefois sableuse, mesure 67,70 m sur 39 m ; son grand axe est orienté est-ouest et atteint 113,85 m, tandis que le petit axe mesure 82,20 m. Les spectateurs étaient séparés de l'arène par un mur appelé podium. Les jeux pratiqués comprenaient des combats de gladiateurs et des chasses d'animaux sauvages importés d'Afrique ; la tenue de naumachies a parfois été évoquée malgré les dimensions réduites de l'arène. Au centre de l'arène se trouve une fosse cruciforme qui devait probablement servir à l'installation de machines d'élévation pour animaux et décors. Les premières fouilles d'ampleur datent de 1828 sous la direction de l'architecte Charles Texier, après une opération de faible envergure en 1817. Le site a ensuite fait l'objet d'interventions par Bullock-Holl en 1904 et par Jules Formigé en 1932-1933. Une campagne de restauration menée en 1986-1987 sur la moitié sud de la cavea a été jugée décevante sur les plans technique et esthétique. Semi-enterré avant la rupture du barrage de Malpasset en décembre 1959, l'amphithéâtre a été complètement dégagé par la violence des eaux. Depuis le XIXe siècle, le monument a été utilisé pour des corridas et des concerts. Depuis 2007 sont engagés des travaux de grande envergure visant à reconfigurer les arènes pour accueillir de grands spectacles conformes aux règles de sécurité contemporaines. Selon l'architecte Francesco Flavigny, l'objectif est de rendre l'édifice de nouveau utilisable et d'arrêter la dégradation des structures, en reconnaissant que les structures antiques sont presque disparues. Le parti retenu consiste à reproduire la géométrie de la cavea avec des matériaux contemporains en construisant au-dessus des ruines et en créant une enveloppe protectrice qui plane au‑dessus sans masquer les vestiges. Cette approche, contraire à celle adoptée à Arles, a suscité des critiques sur la réussite du projet. Après 2007, l'aspect du monument a été affecté : l'entrée laisse voir des vestiges traversés par des piliers et des murs de béton, des tôles coiffent certaines parties extérieures et l'ensemble présente des grilles galvanisées, des gradins en béton et des tôles ondulées.
