Origine et histoire de l'Amphithéâtre
L'amphithéâtre de Périgueux est un amphithéâtre romain édifié à Vesunna, aujourd'hui le quartier sud de Périgueux, au Ier siècle. La première pierre aurait été posée sous le règne de Tibère (14-37) ; le projet est attribué à la famille Pompeia, notamment à Aulus Pomp(eius) Dumnom(otus), tribun militaire et préfet des ouvriers. Sa capacité, estimée à 18 000 spectateurs, en faisait l'un des plus grands amphithéâtres de la Gaule aquitaine. Entre les IIIe et IVe siècles, l'édifice reste en saillie lorsque les remparts entourent la cité gallo-romaine. Au Moyen Âge, le comte de Périgord installe son donjon et les tours de son fief sur les vestiges de l'amphithéâtre. Une gravure de 1575 montre le monument encore presque intact, avec deux étages de gradins. À partir de 1644, les sœurs visitandines réutilisent des pierres de l'amphithéâtre pour construire l'église de leur couvent ; en 1688 elles découvrent une niche contenant des statuettes de déesses romaines qu'elles font briser comme « idoles païennes ». Wlgrin de Taillefer effectue les premières fouilles en 1821 et participe, en 1877, aux observations rédigées par la Société historique et archéologique du Périgord ; c'est dans cette période que le musée archéologique qui porte son nom ouvre sous le vomitoire principal. En 1875, le conseil municipal confie à la Société d'horticulture la création d'un jardin-école sur le site ; aujourd'hui ouvert au public sous le nom de Jardin des Arènes, le terrain a nécessité de recouvrir les vestiges d'environ 3,50 m de remblai. Les recherches menées en 1963 et 1982 par le Bureau d'architecture antique du Sud-Ouest (CNRS) ont permis d'établir le premier plan d'ensemble des vestiges. De forme elliptique, l'amphithéâtre mesure 141,4 m de long pour 118,2 m de large. Le jardin, ceinturé de tilleuls argentés, est planté de massifs de buis, d'ifs et de houx, ainsi que de platanes, de marronniers et d'épicéas. Le monument fait partie des tout premiers monuments historiques français classés en 1840.
