Ancien asile d'aliénés du Bon Sauveur de Caen dans le Calvados

Patrimoine classé Patrimoine religieux Asile

Ancien asile d'aliénés du Bon Sauveur de Caen

  • 13 bis Rue Saint-Ouen
  • 14000 Caen
Ancien asile daliénés du Bon Sauveur de Caen
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Crédit photo : Karldupart - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat ; propriété d'une association cultuelle

Période

3e quart XIXe siècle, 3e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Aile Saint-Joseph : les façades et les toitures de l'ensemble des bâtiments, ainsi que l'escalier du bâtiment central, la galerie du rez-de-chaussée, les couloirs de distribution, la chapelle en totalité y compris le confessionnal ; Aile Saint-Vincent : les façades et les toitures de l'ensemble des bâtiments ; Aile Saint-Charles : les façades et les toitures de l'ensemble des bâtiments, ainsi que la cour avec le kiosque-volière ; Aile Saint-Jean-Baptiste : les façades et les toitures du bâtiment situé en continuité de l'aile Saint-Vincent, rue Saint-Ouen (cad. OB 45 - 13bis rue Saint-Ouen, 46 - 13bis rue Saint-Ouen, 63 - 93 rue Caponière) : inscription par arrêté du 21 janvier 2010

Origine et histoire de la Chapelle du Bon Sauveur

L'ancien asile d'aliénés du Bon Sauveur, aujourd'hui occupé par la direction régionale des affaires culturelles de Caen, trouve ses origines dans une conversion administrative et religieuse du début du XIXe siècle. La Communauté des Filles du Bon Sauveur, établie dans l'ancien couvent des Capucins, se voit chargée en 1818 par le préfet de créer un asile public départemental et d'assurer la construction et la gestion du nouvel établissement. À cette époque se construit un nouveau corps de bâtiment en U, formant le quartier Saint-Joseph, auquel s'ajoutent au cours du XIXe siècle plusieurs extensions ; la chapelle du quartier Saint-Joseph est édifiée entre 1840 et 1842. La congrégation, fondée en 1720 par Anne Le Roy sous le nom d'Association de Marie puis reconnue en 1734 comme les « Filles du Bon Sauveur », avait déjà développé des activités de prise en charge sociale et, à partir de 1736, d'accueil de femmes aliénées. Dispersée lors des troubles révolutionnaires, la communauté se reconstitue partiellement au début du XIXe siècle et acquiert l'ancien couvent des Capucins en octobre 1804 ; Pierre‑François Jamet est reconnu comme un acteur majeur de cette reprise d'activité. Sous son impulsion, l'établissement évolue vers une véritable démarche thérapeutique : en 1816 une importante école pour sourds‑muets est fondée, et en 1818 le préfet décide d'admettre au Bon Sauveur les hommes aliénés jusque-là détenus à la prison de Beaulieu, transfert qui aboutit avec l'arrivée de quarante malades en 1820. L'institution se développe rapidement, est élevée au rang d'asile départemental en 1838 — « remarquable par son étendue et par sa bonne tenue », selon Jean‑Étienne Esquirol — et organise une stricte séparation des sexes avec des bâtiments et des aménagements extérieurs destinés à des catégories de pathologies différentes. La population hospitalière progresse fortement, passant de 251 malades en 1829 à 1 060 en 1876, et l'ensemble du site atteint au XIXe siècle une dimension importante avec des religieuses, des élèves et des pensionnaires ; le maximum de patients est relevé en 1899, faisant du Bon Sauveur l'un des principaux hôpitaux psychiatriques français. Les Filles du Bon Sauveur développent également des implantations ailleurs en France et à l'étranger, et l'établissement est touché en 1918 par l'épidémie de grippe espagnole. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'hôpital est évacué par les forces d'occupation en juillet 1942 puis transformé en hôpital militaire ; il sert ensuite de centre d'accueil et reçoit des réfugiés au moment du débarquement, tandis que, durant la bataille de Caen, il soigne un grand nombre de blessés malgré des dommages causés par plus de deux cents impacts d'artillerie et la destruction de plusieurs pavillons, avec un bilan humain et matériel lourd. Après-guerre l'établissement reprend progressivement ses activités, les bâtiments sont totalement libérés en 1956 et le domaine subit d'importantes modifications urbaines et architecturales, notamment la réduction d'une partie de la prairie pour la création d'un by‑pass puis pour l'implantation du lycée Malherbe. Dans la seconde moitié du XXe siècle l'organisation hospitalière évolue selon les directives nationales en secteurs géographiques, le personnel se laïcise massivement et, face à des difficultés de gestion, la Congrégation et le Conseil général décident en 1974 la transformation en établissement public : le Bon Sauveur devient le Centre hospitalier spécialisé de Caen le 1er janvier 1976. Plusieurs bâtiments sont rachetés, loués ou cédés, des travaux et de nouvelles constructions sont engagés, le secteur infanto‑juvénile s'installe à Boulon en 1979 et la mixité des services commence en 1978. Après une crise financière et structurelle au début des années 1980, la direction engagée redresse la situation en redistribuant les locaux, en réorganisant le personnel et en développant des dispositifs ambulatoires et associatifs tels que les hôpitaux de jour, les centres médico‑psychologiques et les centres d'accueil thérapeutique à temps partiel. Les années 2000 voient un vaste plan de rénovation inscrit au Plan Psychiatrie et Santé Mentale ; la congrégation vend plusieurs bâtiments au groupe Eiffage et de nouveaux pavillons sont créés ou rénovés entre 2004 et 2012, l'administration et certains services déménagent en 2008 et l'entrée principale se déplace au 15 ter rue Saint‑Ouen, tandis que des noms anciens de pavillons sont remplacés pour accompagner la laïcisation. En 2012 le Centre hospitalier spécialisé devient l'Établissement public de santé mentale de Caen, avec ouverture d'un site internet et de nouvelles structures d'accueil ; en 2023‑2024 des négociations autour d'un tracé de tramway traversant l'enceinte de l'EPSM aboutissent à un compromis prévoyant la construction d'un nouveau pavillon et la cession du bâtiment Jamet. Parmi les personnalités internées au Bon Sauveur figurent Jacques Destouches, entré en 1826 et décédé en 1858, George Brummell, interné en 1838 et décédé en 1840, et Louis Martin, hospitalisé de 1889 à 1892. Le portail d'entrée actuel, situé au 93 rue Caponière, est un mur à bossages du début du XVIIIe siècle remonté en 1834 ; il s'ouvre sur une cour derrière le chevet de la chapelle. La chapelle elle‑même succède à des constructions des XVIe et XVIIe siècles, est modifiée au XIXe siècle par Charles Auvray avec un grand bâtiment néo‑gothique, puis démolie en 1955 pour être reconstruite à partir des fondations anciennes ; la première pierre de la réédification est posée le 12 avril 1956, le chantier étant mené par Louis Rême, avec des décors sobres et des vitraux dessinés d'après des cartons de Trévedy et réalisés par Gabriel Loire. Désaffectée depuis 1999, la chapelle ainsi que la façade et la toiture du bâtiment d'honneur ont été inscrites au titre des monuments historiques en 2006 ; des tentatives de vente et de projet culturel ont suscité des contentieux, la ville ayant exercé en 2011 un droit de préemption pour un projet de relocalisation du Centre chorégraphique national, et la chapelle étant restée sans affectation ensuite, bien que des visites guidées aient été organisées à l'été 2024. Le cloître néo‑gothique qui précédait la chapelle a été démoli en juillet 2010 malgré des oppositions locales, et la chapelle conserve un ensemble de dix‑huit verrières. Enfin, les bâtiments du ancien quartier des hommes du XIXe siècle font l'objet d'une inscription aux monuments historiques depuis le 21 janvier 2010, qui protège notamment les façades et toitures des ailes Saint‑Joseph, Saint‑Vincent, Saint‑Charles et Saint‑Jean‑Baptiste, ainsi que certains éléments intérieurs et la cour avec le kiosque‑volière.

Liens externes