Ancien asile d'aliénés dans la Sarthe

Ancien asile d'aliénés

  • 72100 au Mans
Ancien asile daliénés
Ancien asile daliénés
Ancien asile daliénés
Ancien asile daliénés
Crédit photo : Trowa Barton - Sous licence Creative Commons
Propriété d'un établissement public

Période

XIXe siècle

Patrimoine classé

Eléments suivants tels qu'ils figurent sur le plan joint à l'arrêté : la chapelle (n° 1) et le pavillon des "agités" -côté rivière Huisne (n° 3A) , en totalité ; les galeries de circulation reliant les bâtiments désignés au présent arrêté ; les façades et toitures des bâtiments suivants : les deux pavillons encadrant la chapelle (n° 2A et 2B) , la porterie (n° 4) , le bâtiment de direction au centre de la cour (n° 5) -à l'exception des locaux de service XXe siècle (n° 6) -, les pavillons de malades situés de part et d'autre de la cour centrale (n° 7A, 7B, 8A, 8B, 9A, 9B) , les deux pavillons de services reliés au bâtiment de direction (n° 10A et 10 B) , le pavillon des hôtes de première classe côté rivière Huisne (n° 11) , la maison du médecin chef et son bâtiment de jardin (n° 12) ; les terrains d'assiette, y compris les murs de clôture (cad. HW 166, 294) : classement par arrêté du 4 octobre 2001

Origine et histoire

L'asile d'aliénés, ouvert en 1828 et connu sous le nom d'hôpital Étoc-Demazy, occupe le site d'un ancien hôpital pour contagieux fondé en 1584 dans le quartier Novaxis du Mans. Conçu par l'architecte Félix Delarue, il suit un plan-type livré en 1818 par Hippolyte Lebas et inspiré des théories du docteur Esquirol : un axe longitudinal formant une cour de circulation, comprenant les bâtiments d'administration et de services, et s'achevant par une chapelle. Autour de cet édifice central s'organisent des pavillons correspondant aux différentes classes de malades, avec dès l'origine une séparation des hommes et des femmes. Le complexe se compose de huit corps de bâtiments, dont certains conservent encore des installations d'origine, notamment l'aile dite « des agités » et l'amphithéâtre de dissection. L'établissement fut, pour la région, l'un des premiers asiles créés en France et l'un des plus importants de l'Ouest ; lors des pics de fréquentation, il a pu accueillir jusqu'à environ 1 000 pensionnaires. Son fonctionnement a été marqué par des épisodes tragiques, en particulier l'épidémie dite de grippe espagnole pendant la Première Guerre mondiale, qui causa environ 300 décès et décima près d'un tiers des occupants, et une seconde période de grande mortalité liée surtout à la sous-alimentation. Le lien religieux avec l'extérieur a longtemps été assuré par le soutien des sœurs de l'abbaye Notre-Dame d'Évron. Étoc-Demazy a servi de modèle à d'autres établissements similaires, mais il tarda à être adapté aux évolutions des soins et de l'urbanisme. L'arrivée du TGV et du développement économique autour de la gare, ainsi que la création d'un autre établissement à Allonnes en 1968, ont rendu la cohabitation des deux structures durable pendant plus de quarante ans et ont finalement conduit, pour des raisons de promiscuité et de manque d'espace, au transfert de l'activité psychiatrie à Allonnes en 2011. Le site a vu son emprise se réduire depuis les années 2000 avec l'implantation de nouveaux bâtiments et bureaux, tandis que les transformations urbaines — pôle d'échanges et mise en service du tramway — replacent le quartier des gares au cœur de projets d'aménagement. L'établissement a fait l'objet d'une première démarche de protection en 2001, d'un classement au titre des monuments historiques en 2004, et les façades et toitures du pavillon des malades ont été classées le 19 septembre 2016. Lors des Journées du patrimoine de 2010 et 2011, le public a pu visiter le site et découvrir son histoire, son architecture et des interventions artistiques alors présentées avant la fermeture définitive de l'hôpital de la rue Étoc-Demazy.

Liens externes