Ancien canal de Givors à Saint-Romain-en-Gier dans le Rhône

Patrimoine classé Patrimoine fluvial Canal

Ancien canal de Givors à Saint-Romain-en-Gier

  • Au Canal
  • 69700 Saint-Romain-en-Gier
Ancien canal de Givors à Saint-Romain-en-Gier
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Ancien canal de Givors à Saint-Romain-en-Gier
Crédit photo : Georgespitiot - Sous licence Creative Commons

Patrimoine classé

Voir commune de : Givors (Rhône)

Origine et histoire de l'ancien canal

Le canal de Givors reliait Givors à Rive-de-Gier puis à la Grand-Croix et visait à offrir une alternative au transport terrestre. Sa construction, engagée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, s'acheva en 1780 ; il fut inauguré le 6 décembre 1780, comblé dans les années 1960 et recouvert par l'autoroute A47. Surnommé « canal des deux mers », il devait assurer la jonction entre la Loire et le Rhône. Son gabarit permettait le passage de bateaux de 22,5 m de long sur 4,65 m de large, avec un tirant d'eau de 1,80 m et une hauteur libre de 2,80 m. De Givors à Rive-de-Gier, le parcours mesurait 15,5 km pour un dénivelé de 85 m, franchi par 29 écluses simples ou doubles. Ce tronçon comprenait également cinq ponts-aqueducs, dix-neuf chemins et le tunnel fluvial dit « Rocher percé », long de 171 m. La prolongation jusqu'à la Grand-Croix ajoutait 5 km et treize écluses.

Un premier projet étudié par Alléon de Varcourt resta en suspens avant que François Zacharie, homme d'affaires lyonnais, n'initie la construction. Zacharie commença les études sur le terrain en 1745 et engagea des dépenses importantes, évaluées à 150 000 livres. Il reçut l'aide de personnages tels que Guillaume Coustou, Jacques-Germain Soufflot et le beau‑père de Gabriel de Sartine. Les travaux débutèrent à Givors en 1763 après l'acquisition des premiers terrains. La fortune personnelle de Zacharie fut consumée lorsque le canal atteignit Saint-Romain-en-Gier ; il mourut en 1768 en laissant d'importantes dettes à son fils Guillaume, que les créanciers chargèrent de poursuivre le chantier. En 1771, l'architecte et hydraulicien Guillaume Marie Delorme fut engagé pour rectifier et achever l'ouvrage. En 1774 se constitua la « Compagnie des Intéressés du canal de Givors », dotée d'un capital réparti en 72 actions de 15 000 livres, dont dix pour les bailleurs, quarante pour les souscripteurs et deux pour les ingénieurs. Lors d'une inauguration officielle en 1776, une berge céda sous la pression de l'eau, et en 1779 la compagnie connut une grave crise financière ; Jacques Necker intervint alors pour doubler les tarifs et garantir à la concession une durée de 99 ans.

Sous la direction de l'inspecteur des Ponts et Chaussées Demarie, le canal atteignit Rive-de-Gier en 1780. Il servit notamment au transport du charbon pour la verrerie de Michel Robichon. En 1788, la compagnie édifia le barrage en terre de Couzon pour compenser l'insuffisance du Gier en période de sécheresse. Le canal connut un trafic important : la compagnie distribua plus de onze millions de francs de dividendes, les actions atteignirent une forte valeur unitaire, on compta environ 3 000 bateaux par an et un tonnage supérieur à 140 000 tonnes. La construction du siège de la compagnie, commencée en 1792 et achevée en 1796, donna le bâtiment qui devint l'hôtel de ville de Rive-de-Gier, avec trente-six fenêtres sur sa façade principale.

Ce succès ne dura pas : des alternatives au transport fluvial, jugées moins coûteuses, apparurent et l'essor du chemin de fer à partir des années 1830 affecta progressivement l'activité du canal. Il fut prolongé jusqu'à La Grand-Croix, centre minier notable depuis 1828 pour l'épaisseur de sa couche de charbon, et les travaux d'extension se terminèrent en 1839 après le creusement d'un bassin de 100 m sur 40 m. En faillite, la compagnie vendit le canal à l'État en 1886, mais l'administration publique ne parvint pas à relancer son exploitation. Au XXe siècle, l'ouvrage fut largement détruit et, lors de la construction de l'autoroute A47, il fut en grande partie enseveli ; seuls quelques vestiges subsistent dans des méandres marqués. Parmi ces traces figurent certaines écluses, l'entrée comblée du tunnel de la Roche percée et l'ancien bassin de Givors, comblé en 1965 pour la construction de l'A47.

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