Origine et histoire de la Fosse
Ancien carreau de la fosse n° 1 de la compagnie des mines de Vicoigne‑Noeux‑Drocourt, situé à Nœux‑les‑Mines, regroupe installations, cités et terril liés à l'exploitation du charbon. Adrien Aubé de Bracquemont, fondateur des Mines de Noeux, orienta les sondages vers l'ouest et fit commencer le fonçage du puits n°1 en 1851. Le puits, de quatre mètres de diamètre, permit une mise en production rapide dès 1852 grâce à des machines puissantes d'épuisement, de fonçage et d'extraction, certaines sans engrenage, ainsi qu'à l'emploi de cages et de ventilateurs. Ces dispositions, innovantes dans le bassin, furent ensuite imitées par d'autres compagnies. La fosse entra vite en production et fournissait des tonnages importants dès les premiers exercices. Le gisement, assez accidenté, livrait une houille grasse à courte flamme. En mai 1883 fut entrepris le puits n°1 bis, de conception plus moderne, dont le diamètre et l'équipement permirent de concentrer l'extraction, le puits n°1 assurant alors principalement l'aérage. En 1885 un coup de poussière fit trois victimes parmi les mineurs. Les profondeurs atteintes au tournant du siècle dépassaient plusieurs centaines de mètres et les accrochages étaient établis à divers niveaux pour l'exploitation. Des installations annexes furent bâties à proximité : grands bureaux, ateliers centraux, une coopérative, une pharmacie centrale, ainsi que des cités ouvrières et l'église Sainte‑Barbe pour la communauté des mineurs. Un terril conique, le n°36‑1, s'élève au nord de la fosse et est aujourd'hui entièrement boisé. Le puits n°1 fut remblayé en 1936 ou 1938 et ses installations détruites, ce qui fit de la fosse la seule unité n°1 bis. La Compagnie des mines de Nœux fut nationalisée en 1946 et intégrée au Groupe de Béthune ; les installations du puits n°1 bis furent modernisées en 1948. La production s'acheva en 1968 ; le puits n°1 bis fut alors remblayé et le carreau de fosse reconverti immédiatement en zone industrielle. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France a matérialisé les têtes des puits et installé un exutoire de grisou sur le n°1 bis, tandis que le BRGM effectue des inspections annuelles. Un sondage de décompression S53 a été réalisé en 2005 au nord du puits n°1. Plusieurs bâtiments subsistent sur le carreau : le bâtiment de la machine d'extraction du puits n°1 bis avec ses dispositifs techniques, les ateliers accolés, les magasins et écuries arrière, un garage en béton armé et la guérite d'entrée sur la rue Nationale. Les façades et toitures de ces bâtiments, ainsi que celles des grands bureaux, des ateliers centraux, de l'église Sainte‑Barbe, de la coopérative et de la pharmacie centrale, ont été inscrites au titre des monuments historiques en 2009 et 2010. Un petit musée de la mine est installé à proximité du site et les cités ouvrières ont été en grande partie rénovées. Un cabinet d'études a été chargé d'envisager l'avenir du site et devait rendre ses conclusions à l'automne 2018.