Ancien cimetière juif à Neuwiller-lès-Saverne dans le Bas-Rhin

Ancien cimetière juif

  • 67330 Neuwiller-lès-Saverne
Ancien cimetière juif
Ancien cimetière juif
Ancien cimetière juif
Ancien cimetière juif
Crédit photo : Pascal Radigue - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e moitié XIIIe siècle, XIVe siècle, XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Ancien cimetière avec ses stèles et mur d'enceinte urbain attenant gravé d'inscriptions hébraïques (cf. plan annexé au dossier) (cad. 3 242 A et B, 243 A et B, 244 A et B, 246, 266, lieudit Le Bourg, 257 (5, impasse des Cigognes) , 497/256, 260, 262, 492/245, 494/247, lieudit Le Bourg, 267, 268 (rue d'Ingwiller) , 541/232, 542/232 (rue du Cerf) ) : inscription par arrêté du 10 février 1999

Origine et histoire

L'ancien cimetière juif de Neuwiller-lès-Saverne, dans le Bas-Rhin, est situé extra-muros, rue d'Ingwiller, impasse des Cigognes et rue du Cerf. Une première enceinte fortifiée est érigée au XIIIe siècle et, dès 1321, de importants travaux dotent la ville d'une double enceinte pourvue d'un fossé. Le cimetière occupe la lice du mur d'enceinte nord-est et s'organise en sept sections discontinues dont les éléments funéraires sont datables entre 1260 et 1870. Des inscriptions en caractères hébraïques, gravées sur des moellons du mur entre 1260 et 1550, en font le plus ancien cimetière juif d'Alsace. Le site est désaffecté depuis la création d'un nouveau cimetière en 1877. Une présence juive est attestée à Neuwiller dès 1335, et le cimetière situé dans le fossé au pied de la courtine est mentionné pour 1668. Selon l'étude de Gilbert Weil, ce cimetière en bordure de fortification remonterait à la seconde moitié du XIIIe siècle, date qu'il attribue au mur d'enceinte. Weil a identifié vingt-neuf inscriptions qu'il situe entre 1260 et 1550, mais aucune ne permet une datation précise ; il s'agit principalement de lettres repères et de prénoms. Ces inscriptions, de facture artisanale, font appel à cinq styles d'écriture. Les inhumations se sont étendues sur sept zones : les quatre premières comportent des numérotations alphabétiques ou des épitaphes gravées sur les pierres du mur, couvrant la période médiévale à 1550. La sixième zone, datée de 1670 à 1830, conservait encore des monuments en 1945. La septième zone, couvrant 1830 à 1870 et vandalisée pendant la guerre, conserve quelques stèles des années 1849 à 1866 ainsi qu'une stèle datée de 1896. Le site a fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques en 1999. Implanté dans les fossés au pied de la courtine, le cimetière se caractérise surtout par ces gravures murales plutôt que par un abondant ensemble de stèles ; les inscriptions se limitent souvent à un prénom — Joseph, Jacob, Moïse, Faïss, Nana, Hana, Israël — parfois suivi de l'abréviation zaïn-lamed signifiant zikhrono li-vrakha, « que sa mémoire soit bénie ». Certaines stèles et monuments, apparus plus tardivement, subsistaient encore au XXe siècle malgré des épisodes de vandalisme.

Liens externes