Ancien cinéma-théâtre Le Colisée à Nîmes dans le Gard

Ancien cinéma-théâtre Le Colisée

  • 30000 Nîmes
Ancien cinéma-théâtre Le Colisée
Ancien cinéma-théâtre Le Colisée
Crédit photo : Finoskov - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XXe siècle

Patrimoine classé

Ancien cinéma-théâtre Le Colisée, sis à l'angle de la place Gabriel-Péri et du boulevard Amiral-Courbet : les façades et toitures (cad. HA 2) : inscription par arrêté du 22 janvier 2015

Origine et histoire

Le Colisée est une ancienne salle de cinéma et de théâtre de Nîmes, construite par Paul Furiet et Georges-Henri Pingusson, originaire de la ville, et inaugurée le 15 avril 1927. Les archives de Georges-Henri Pingusson (1894-1978) sont conservées à l'Institut français d'architecture (IFA). Édifiée à l'emplacement de l'hôtel du Petit Saint Jean pour le compte de Victor Régnier, président de la société des Palais de Provence, la salle comportait une fosse d'orchestre, un balcon avec loges et une capacité d'environ 1 000 spectateurs. À la fois cinéma et théâtre, elle proposait une programmation régulière de music-hall, accueillait occasionnellement des numéros de cirque et organisait chaque semaine les galas Baret. Dans ses premières années on y projeta des films comme Napoléon d'Abel Gance ou Ben-Hur de Fred Niblo, et l'ouvreur Jean Granier réalisa localement des bruitages pour certaines scènes. En novembre 1929, pour l'avènement du film parlant, une grande soirée permit d'entendre l'ouverture de Tannhäuser interprétée par l'orchestre philharmonique de New York avant la projection du Chanteur de jazz. Le Colisée s'imposa rapidement comme une « salle de prestige », dotée des dernières avancées techniques, selon Bernard Bastide et Jacques-Olivier Durand. En 1953 il fut équipé d'un écran panoramique de 8,5 × 5,10 m, puis, en 1963, il projeta les premiers films en 70 mm, à l'occasion de West Side Story. Rachetée par Fernand Méric, la salle prit en 1973 le nom de K7 et rejoignit un réseau de multiplexes régionaux, présent également à Montpellier et à Aix-en-Provence ; elle fut alors transformée en galerie marchande au rez-de-chaussée et en un ensemble de cinq salles à l'étage. L'année suivante, le complexe passa à la société Océanic et, d'après Bastide et Durand, l'état des salles et la qualité des programmes se dégradèrent, entraînant une forte chute de la fréquentation. En 1987 UGC reprit l'exploitation mais renonça à restaurer le K7, les commerçants de la galerie refusant de désemparer, et le cinéma ferma définitivement le 31 décembre 1988. La municipalité de Nîmes envisagea un temps d'y créer une école-musée du cinéma, projet qui ne fut pas suivi d'effet. Alors que sa destruction avait été envisagée, l'ancien Colisée fut inscrit aux Monuments historiques le 22 janvier 2015. Dans un article de 2020 pour Philitt, Nathanaël Travier qualifia le bâtiment en ces termes : « la laideur et la décrépitude sont [s]es qualités les plus remarquables ». Au XXIe siècle, le nom de « Colisée » à Nîmes désigne désormais principalement l'hôtel communautaire, siège de la communauté d'agglomération Nîmes Métropole.

Liens externes