Origine et histoire
La chapelle date du premier quart du XVIIe siècle ; ses peintures murales sont l'œuvre des artistes lyonnais Dupuy et Blanchel. Le collège-lycée Ampère, situé dans le 2e arrondissement de Lyon, fut initialement appelé collège de la Trinité au XVIe siècle, devint lycée impérial sous Napoléon, collège royal sous la Restauration, puis prit le nom de lycée Ampère en 1888. L'établissement se distingue par la diversité des langues enseignées ; outre le russe et l'hébreu, il est, avec la cité scolaire internationale, le seul lycée public de l'académie de Lyon à proposer des cours de japonais.
La confrérie de la Trinité, propriétaire de terrains rue Neuve depuis 1306, ouvrit en 1519 une école installée dans une grange, qui connut rapidement un grand succès. Devant l'incapacité de la confrérie à assurer son développement, la Ville prit en charge la direction financière et, par contrat passé le 21 juillet 1527 à l'hôtel-Dieu, reprit l'école devenue « Collège Confrérie de la Trinité », les confrères cédant des bâtiments pour loger élèves et professeurs. Situé entre la rue Neuve, la rue Pas-Étroit et la rue de la Fusterie, le collège utilisait des bâtiments initialement délabrés et fut marqué dès l'origine par son caractère mixte ; la poétesse Louise Labé et Pernette du Guillet y étudièrent et participèrent, avec Maurice Scève, à l'« école de Lyon ». En 1540 Barthélemy Aneau fut nommé directeur ; il dirigea l'institution jusqu'en 1561, année où il fut tué lors d'incidents religieux.
Considéré comme foyer d'hérésie dans les années 1560, le collège fut confié aux Jésuites par contrat du 1er mai 1565, confirmé par un bref pontifical, et les Jésuites ouvrirent leurs classes dès 1565. Au fil du XVIIe siècle, les Jésuites aménagèrent de nouvelles salles et une chapelle, achetèrent des terrains voisins et entreprirent, sur des plans attribués à Étienne Martellange, d'importants travaux dont la première pierre fut posée le 19 décembre 1607 ; ces travaux s'étendirent sur plusieurs années. Un incendie en 1644 détruisit la partie nord‑ouest abritant des classes et le pensionnat ; la reconstruction fut financée pour une large part par la reine Anne d'Autriche et conduite par Simon Maupin entre 1645 et 1657. Le Grand Collège rassembla progressivement de nombreux équipements non strictement scolaires : huit chapelles, une bibliothèque et un médaillier, un observatoire, un théâtre et une apothicairerie, ce qui lui valut l'appellation de Grand collège par opposition au Petit collège créé en 1630. Un observatoire fut établi au sommet de la chapelle en 1702, connu pour son activité entre 1740 et 1762 sous la direction de Laurent Béraud ; il fut en grande partie détruit lors du siège de Lyon en 1793.
Après la suppression de la Compagnie de Jésus en France en 1763, le consulat reprit l'administration des collèges, confia l'enseignement aux Oratoriens et fit construire entre 1766 et 1768 une aile sur le quai du Rhône pour prolonger la bibliothèque. Pendant la Révolution, l'édifice fut occupé par les troupes de la Convention et renommé École centrale ; l'établissement fut transformé en lycée impérial par un arrêté consulaire de 1802, porta plus tard le nom de Collège royal sous la Restauration, puis redevint Lycée de Lyon après 1848. Une épidémie de typhoïde en 1881 affecta l'établissement et, en 1888, il reçut le nom de lycée Ampère ; au XXe siècle il s'est doté d'annexes, notamment en 1904 et 1908.
La grande chapelle, édifiée entre 1617 et 1622 par le frère jésuite Étienne Martellange dans un style baroque lié à la Contre‑Réforme, fut enrichie au XVIIIe siècle par des campagnes menées par Jean Delamonce et son fils Ferdinand, qui redécorèrent la tribune et le chœur et introduisirent des parements de marbres polychromes. Classée monument historique en 1939, la chapelle perdit une partie de son mobilier et fut ensuite restaurée dans les années 1990 par la municipalité de Lyon et la région Rhône-Alpes ; elle accueille aujourd'hui régulièrement des concerts de musique classique. Au‑dessus du porche de la chapelle se trouvait l'observatoire construit en 1702–1703 ; sa salle basse subsiste modifiée et sert actuellement de salle d'arts plastiques, où l'on peut encore voir des vestiges de la méridienne.
La chapelle de l'Assomption, élevée à l'angle des actuels quai Jean‑Moulin et passage Ménestrier, fut décorée en 1673 par Thomas Blanchet, qui réalisa le grand autel et un retable ; sous la Révolution l'autel et le décor furent démontés, et la chapelle a été successivement transformée pour des usages universitaires avant d'abriter depuis 1982 le réfectoire du collège et du lycée. Les chapelles de la Purification de la Vierge (ou des grands artisans) et de la Visitation, fondées au XVIIe siècle et situées entre le passage Ménestrier et la rue Gentil, connurent plusieurs réaffectations : la première, richement ornée et munie d'un maître-autel en marbre, fut divisée et transformée entre autres en école de dessin, amphithéâtre et locaux industriels avant d'être occupée aujourd'hui par le GRETA et une salle de spectacles, tandis que l'autre est devenue le réfectoire puis le gymnase du collège.
Le lycée accueille des élèves préparant le baccalauréat général (S, ES, L), une filière technologique (STMG) ainsi que des classes préparatoires économiques et commerciales (ECE et ECS). Des mouvements sociaux impliquant des lycéens ont eu lieu à plusieurs reprises : en 2016 contre la loi travail, en 2018 contre la réforme du baccalauréat, en 2019 lors de la mobilisation contre la réforme des retraites au cours de laquelle un élève de 15 ans fut blessé par un tir de LBD, et en 2023 avec plusieurs blocages liés à la réforme des retraites. Parmi les élèves et professeurs célèbres ayant fréquenté l'établissement figurent André‑Marie Ampère, Charles Baudelaire, Robert Badinter, Édouard Herriot, Edgar Quinet, Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande, Frédéric Ozanam, Bernard Pivot, ainsi qu'un grand nombre d'autres personnalités des domaines scientifique, littéraire, politique et artistique.