Origine et histoire de l'ancien collège
L'ancien collège des Jésuites, aujourd'hui lycée Foch à Rodez (Aveyron, Midi‑Pyrénées), comprend une chapelle, un bâtiment de galerie et la fontaine de Vors. La chapelle, qui appartenait au collège, a été construite entre 1596 et 1635 et présente des éléments datés du 4e quart du XVIe siècle et du 2e quart du XVIIe siècle. L'architecte Hugues de Bramarigues fut chargé des travaux après la fondation du collège engagée en 1562 par le cardinal Georges d'Armagnac ; la construction s'est poursuivie de 1619 à 1649. Confié aux jésuites pour la maîtrise d'œuvre et l'administration, l'établissement devint un collège renommé jusqu'à l'expulsion des religieux en 1769. Par la suite, il porta successivement des noms tels qu'École centrale ou Lycée impérial tout en conservant un niveau d'enseignement élevé. La chapelle est classée au titre des monuments historiques depuis 1927.
Sur le plan, l'édifice s'inspire de l'église du Gesù à Rome et présente une nef longitudinale en croix latine composée de trois travées carrées, un transept peu saillant et une coupole sans tambour à la croisée. Les collatéraux sont remplacés par un déambulatoire ouvrant sur de petites chapelles rayonnantes, tandis que le chœur, très peu profond, se réduit à une abside voûtée en berceau. Le maître‑autel tridentin ferme le chœur et, derrière lui, un espace pratiquement clos accueille les stalles pour le service religieux. La nef est divisée par des doubleaux reposant sur des pilastres corinthiens ; chaque travée est voûtée par une coupole sur pendentifs et les caissons des voûtes en bois sont ornés de peintures.
En raison de l'importance accordée à la prédication, la chaire est installée sur le premier pilier près de l'assemblée ; des tribunes aménagées au‑dessus des deux premières travées permettent d'accueillir les grandes affluences et l'une d'elles supporte un orgue. À l'extérieur, le vocabulaire reprend le baroque italien : la façade ouest associe deux ordres superposés et, au second niveau, une grande ouverture en demi‑cercle encadrée par deux clochers carrés qui abritent les escaliers menant aux tribunes et à la charpente. Deux niches flanquent le porche et abritent les statues de saint Ignace de Loyola et de saint François‑Xavier ; la porte, à panneaux et motifs sculptés, est entourée d'une large gorge à bossages et d'archivoltes portées par des pilastres. L'intérieur reste sobre, avec arcs doubleaux, pilastres corinthiens, caissons peints et grandes fenêtres au deuxième niveau éclairant largement la nef.
Le bâtiment de la galerie de l'ancien lycée, daté du 2e quart du XVIIe siècle, est inscrit aux monuments historiques par arrêté du 4 octobre 1973. Contre le mur extérieur de la chapelle, place Foch, la fontaine de Vors, œuvre de Pierre Denys Puech datée du 4e quart du XIXe siècle, est également inscrite par le même arrêté ; elle présente une statue nue dressée dans une niche à coquille au‑dessus d'une vasque, connue sous le nom de La Naïade de Vors. Plusieurs personnalités célèbres ont étudié dans cet établissement, notamment Pierre‑Joseph Bonnaterre, Henri Fabre, le maréchal Foch, Paul Ramadier et Pierre Soulages.
