Origine et histoire de l'ancien commissariat
Situé au 11 rue de la Nuée-Bleue, dans le centre historique de Strasbourg, cet édifice a longtemps porté les noms d'hôtel du Bourg, palais de justice puis commissariat central. Il occupe l'emplacement de l'ancien hôtel de Lichtenberg du XVe siècle et devint la résidence du gouverneur militaire de la ville à partir de 1681. Reconstruit au début du XVIIIe siècle pour le maréchal du Bourg, il se distinguait par son importance et par le plus vaste jardin intra-muros de la ville, témoignant de l'autorité militaire royale et du goût pour l'architecture civile de style Régence. Après la Révolution, le bâtiment abrita le tribunal de Strasbourg. L'édifice fut sévèrement endommagé lors du siège de 1870 ; il fut reconstruit en 1871–1872 par les architectes Winkler et Keil, qui élevèrent une nouvelle façade sur la rue inspirée de l'Antiquité, tandis que l'ancienne façade de 1731 demeure visible au fond de la cour intérieure. La construction du nouveau palais de justice en 1897 entraîna la transformation de l'ancien tribunal en commissariat central, et la petite voie voisine conserve encore aujourd'hui le nom de rue du Tribunal. Classé au titre des monuments historiques depuis 1937, l'édifice fait l'objet d'une inscription plus globale depuis 2013. Le commissariat a quitté les lieux au début de 2002 pour le nouvel hôtel de police du Heyritz ; un bureau de police est toutefois resté sur le site jusqu'à sa fermeture en 2009 pour vétusté. En 2004, l'antenne de déminage de la Sécurité civile s'installa au rez-de-chaussée de l'aile droite ; les démineurs furent les derniers occupants et quittèrent le bâtiment fin 2009. Après le départ de la police, un projet d'hôtel cinq étoiles, incluant initialement l'enseigne Marriott ainsi que des logements sociaux et une station Vélhop, a été lancé en 2011 ; Marriott se retira par la suite et l'enseigne Radisson Blu fut retenue. La ville a prévu la vente du bâtiment au groupe Vinci Immobilier pour 4 millions d'euros, mais les travaux ont été retardés par un diagnostic archéologique et un recours contre le permis ; un accord entre le groupe hôtelier Sogeho et Vinci a permis le démarrage des travaux en février 2018.