Patrimoine classé

Evêché (ancien) : classement par arrêté du 16 septembre 1907 ; Les terrasses, les jardins et l'orangerie, en totalité, de l'évêché de Limoges, à l'exclusion du bâtiment d'accueil du musée construit entre 2006 et 2010, tel que figurés en rouge sur le plan annexé à l'arrêté (cad. EO 348) : inscription par arrêté du 14 août 2019

Origine et histoire

L'ancien évêché de Limoges, construit par l'architecte Joseph Brousseau à partir de 1766, occupe une place centrale au sein de jardins à la française dont le tracé subsiste. Ce palais épiscopal en granite, de plan en U, est précédé d'une cour d'honneur et flanqué de deux pavillons d'entrée et d'une orangerie ; une aile abrite une chapelle qui a conservé l'essentiel de son décor des XVIIIe et XIXe siècles. Installé dans le vieux quartier de la Cité, à proximité de la cathédrale Saint-Étienne, le bâtiment a été nationalisé en 1905. Depuis 1912 il accueille le musée municipal, officiellement dénommé depuis 2008 musée des Beaux-Arts de Limoges, palais de l'Évêché, qui présente des collections liées à l'histoire, à la culture et au rayonnement de la ville ainsi qu'un important ensemble d'arts plastiques. Un jardin botanique borde le musée et surplombe la Vienne.

Le musée a fait l'objet d'une restructuration majeure dans les années 2000 sous la direction de sa conservatrice Véronique Notin, ouvrant l'ensemble des espaces rénovés au public le 4 décembre 2010. Le projet, conduit par l'agence Philippe-Charles Dubois et associés pour les parties non classées et par l'architecte en chef des Monuments historiques pour la restauration des éléments protégés, a visé le redéploiement des collections permanentes sur trois niveaux et sur 2 000 m², la création d'une salle d'expositions temporaires, d'une salle audiovisuelle de 60 places et d'une galerie souterraine reliant les pavillons aux collections principales. Les travaux ont inclus l'aménagement de réserves et de locaux techniques sous la cour d'honneur, la création d'une salle semi-enterrée contemporaine devant le pavillon ouest, la réorganisation des espaces d'accueil et la rénovation des boiseries, parquets, escaliers et décors classés du palais. La conservation, les ateliers et les annexes ont été transférés vers les pavillons d'entrée en 2008, permettant de libérer le corps principal pour l'installation des collections.

Après la réorganisation, le palais abrite les collections permanentes : les émaux occupent l'intégralité du premier étage, les beaux-arts (peintures, dessins, sculptures) le rez-de-jardin, tandis que l'archéologie, le fonds lapidaire et l'histoire de Limoges sont présentés dans les sous-sols ; la collection égyptienne a trouvé place dans des espaces aménagés sous la cour d'honneur. Dans la galerie souterraine reliant le pavillon ouest au palais est exposée une collection remarquable de verrières art nouveau et art déco réalisées par Francis Chigot et son atelier. Les aménagements ont aussi permis d'installer des services d'accueil, une librairie et les équipements nécessaires aux expositions temporaires, renforçant le statut du musée dans le grand Sud-Ouest.

Lors des travaux, l'Inrap a conduit deux campagnes de fouilles, au printemps 2004 puis en 2006-2007, qui ont mis au jour d'importants vestiges allant du IIe au XVIIIe siècle, notamment un four antique, des thermes chauffés par hypocauste et des caves médiévales, permettant de distinguer dix grandes phases d'occupation du site sur seize siècles.

La collection d'émaux, l'une des plus riches au monde, couvre l'ensemble des techniques et des périodes : émaux médiévaux cloisonnés et champlevés, émaux peints de la Renaissance et pièces de forme du XVIe siècle, ensembles des XVIIe–XVIIIe siècles, renouveau au XIXe siècle et créations étrangères et contemporaines, avec des dépôts d'objets provenant des trésors d'églises de la région. Parmi les pièces remarquables figurent un médaillon cloisonné du XIe siècle trouvé à Saint-Gence, des plaques et reliquaires médiévaux dont la châsse du martyre de Thomas Becket, des émaux peints de la Renaissance et des œuvres d'émailleurs limousins et contemporains acquises ou présentées lors des biennales.

Les collections de beaux-arts comprennent peintures, dessins et sculptures : peintures religieuses et profanes, portraits, paysages et œuvres d'artistes locaux et nationaux, avec des œuvres majeures d'Auguste Renoir et des ensembles de dessins et estampes incluant des préparatoires pour l'émail. La section sculpture présente des pièces gallo-romaines, romanes et gothiques issues d'anciens monuments de la ville ainsi que des sculptures limousines du XVe siècle et des œuvres modernes et contemporaines.

Les collections archéologiques proviennent en grande partie des fouilles d'Augustoritum et d'autres découvertes locales ; elles sont complétées par des maquettes illustrant l'évolution urbaine de Limoges aux différentes époques et par une riche collection d'antiquités égyptiennes léguée par Jean-André Périchon, qui comprend notamment un ensemble exceptionnel de modèles funéraires du Moyen Empire et près de deux mille pièces au total.

Le musée organise régulièrement des expositions temporaires ; parmi les projets récents figurent des présentations consacrées à Suzanne Valadon, dont une version virtuelle a été proposée pendant la crise sanitaire avant d'être montrée ailleurs, et une importante exposition dédiée au verrier Francis Chigot.

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