Origine et histoire
Ce type d'ouvrage défensif, appelé « moineau » aux XVe et XVIe siècles et « caponnière » au XIXe siècle, consistait en un cheminement à travers un fossé, protégé par des levées de terre ou des maçonneries, permettant de rejoindre à couvert un ouvrage avancé. Par la suite, ce cheminement se transforma en une salle voûtée hors-œuvre adossée à l'escarpe. La caponnière des Tourelles est un petit ouvrage flanquant le flanc gauche du fossé du ravelin des Tourelles, défense avancée du fort des Tourelles située au débouché du pont qu'elle protégeait. Un ravelin existait déjà du temps de Jeanne d'Arc, et, dans les années 1591-1592, plusieurs ravelins enveloppés d'une chemise de maçonnerie furent construits devant diverses portes de la ville, dont celui des Tourelles ; ces fortifications ont été démolies lors de la construction d'un nouveau pont sur la Loire. L'ouvrage aurait été construit vers 1568, lors des réparations de l'enceinte après le siège de la ville pendant les guerres de Religion. Enfouie lors du comblement des anciens fossés, la caponnière a été conservée sous les dépendances d'une hôtellerie et utilisée comme cave. La caponnière double se présente aujourd'hui comme une salle voûtée en berceau surbaissé, à parement de pierre de taille, dont le front tenaillé n'offre aucun angle mort de tir. On y distingue la salle voûtée et une chambre de tir latérale côté ouest. Les chambres de tir sont percées de meurtrières dont les fentes, disposées alternativement à la verticale et à l'horizontale, permettent un flanquement rasant du fossé ; leur forme rend aussi possible le tir par armes à feu de petit calibre. La voûte est percée de six conduits d'aération destinés à évacuer les fumées, et des anneaux de fer encastrés dans la maçonnerie servaient à suspendre des armes d'épaule. Une partie des anciens accès et du fossé est aujourd'hui obturée et incorporée à une propriété.