Patrimoine classé

Les murs du cimetière Saint-Jean dit "Campo Santo" et la chapelle Saint-Jean-l'Evangéliste dite "Funeraria" : classement par arrêté du 30 juin 1910

Origine et histoire

L'ancien grand séminaire comprend la chapelle Saint-Jean-l'Évangéliste, dite la Funeraria, et la galerie formant cloître adossée à la cathédrale. Le cloître formait un quadrilatère dont trois des quatre galeries subsistent ; la galerie ouest a été démolie en 1825-1826 pour permettre l'agrandissement du séminaire, transformé ensuite en caserne de gendarmerie. Les murs de clôture de l'ancien cimetière Saint-Jean présentent une suite ininterrompue d'arcatures juxtaposées : chaque arcature est un tombeau creusé en niche et renferme la plupart des inscriptions latines ou romanes conservées. Ces tombeaux, datés du milieu du XIVe siècle, constituent une disposition unique en France. La galerie du cloître donne accès à l'escalier à vis qui dessert les toitures de la cathédrale, à la salle capitulaire et à toutes les dépendances situées au nord et à l'est du monument. La chapelle Funeraria, qui s'ouvre sur la galerie est, est dédiée à saint Jean l'Évangéliste et placée aussi sous l'invocation de saint Étienne et de saint Hippolyte. Sa construction a été entreprise entre 1383 et 1389 et fut en grande partie financée par Pierre Fabre ; elle est indiquée comme achevée vers 1396. L'édifice se compose d'une seule nef sans chapelles latérales, voûtée d'ogives et munie de culots sculptés de feuillages et de têtes humaines. Son nom de Funeraria renvoie à la coutume espagnole selon laquelle les défunts y restaient dans leurs cercueils une nuit avant d'être inhumés. Les premiers travaux du cloître auraient débuté dès 1298, et une pierre tombale datée de 1302 rappelle Guillem Jorda comme « initiateur de l'œuvre du cloître ». Une ordonnance du roi Jacques II de Majorque du 21 mars 1331 marque la reprise des travaux demandée par les consuls, après des aménagements de la nouvelle église Saint-Jean qui empiétaient sur l'ancien cimetière au sud de l'église Saint-Jean-le-Vieux. Plusieurs legs testamentaires furent versés à l'« œuvre du cloître » entre 1317 et 1334, et deux tombeaux portaient des inscriptions funéraires de 1315 et 1317. D'autres chapelles ont existé dans le cloître, notamment la chapelle Saint-Clément vers 1480 et la chapelle Saint-Grégoire vers 1600, mais elles ont disparu. Le Campo Santo de Perpignan est considéré comme le plus ancien et le plus vaste cimetière médiéval subsistant en France. Les murs du cimetière Saint-Jean, dit Campo Santo, et la chapelle Funerària sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 30 juin 1910. Le quadrilatère du Campo Santo a des côtés d'environ 56 mètres et il est bordé d'une suite de tombeaux arqués en tiers-point ; les arcatures ont une largeur comprise entre 2,10 et 2,35 mètres.

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