Ancien haut-fourneau à Saint-Vincent-de-Mercuze dans l'Isère

Ancien haut-fourneau

  • 38660 Saint-Vincent-de-Mercuze
Propriété privée

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Le bâtiment du haut-fourneau ; le canal d'amenée d'eau ; le four à chaux ; les façades et toitures de la maison de maître (cad. A 460, 461, 470) : inscription par arrêté du 2 novembre 1989, annulé par décision du tribunal administratif de Grenoble en date du 10 novembre 1993

Origine et histoire

L'ancien haut‑fourneau de Saint‑Vincent‑de‑Mercuze, dit haut‑fourneau de Marcieu, est un four du XVIIIe siècle situé sur la commune de Saint‑Vincent‑de‑Mercuze (Isère). Il se trouve au sud du hameau de Montalieu, au lieu‑dit La Combe, en bordure du ruisseau d'Alloix, sur un terrain privé. Témoin de l'histoire industrielle régionale, il a fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques en 1989, inscription annulée par le tribunal administratif de Grenoble en 1993, et a reçu le label Patrimoine en Isère en 2019. Construit au début du XVIIIe siècle par la famille de Marcieu, il a succédé à un haut‑fourneau antérieur attesté au Touvet en 1649 et a réalisé sa première coulée en 1727. Il traitait le minerai extrait dans la région d'Allevard et utilisait du bois provenant des forêts de Saint‑Bernard et de l'Aulp du Seuil. Après l'acquisition par la famille de Marcieu de fosses à Saint‑Pierre‑d'Allevard, dans le bas‑Reculet et à la Génivelle, la fonderie cesse d'acheter du minerai en 1763 puis en 1776. À la fin de l'Ancien Régime, le haut‑fourneau était le deuxième producteur de fonte du Dauphiné. Mis sous séquestre à partir du 19 pluviôse an II (7 février 1794), il a obtenu l'autorisation de redémarrer en 1807. Plusieurs études, notamment entre 1806 et 1812 par l'ingénieur Émile Geymard, ont précédé une réorganisation en 1839, dans un contexte de crise de la métallurgie dauphinoise. Le haut‑fourneau a ensuite été reconstruit en 1845 ou en 1856 : le nouvel aménagement comprenait trois voûtes, l'une destinée à la coulée et deux au travail, et fonctionnait selon le dispositif local qui utilise deux trompes pour propulser l'air au lieu de soufflets. L'activité a cessé en 1865 et les concessions minières de Saint‑Pierre‑d'Allevard ont été vendues en 1874 à Schneider et Cie par le marquis Gaston de Marcieu. Les fonds d'archives, les études sur les techniques métallurgiques dauphinoises et des notices en ligne, notamment dans la base Mérimée et sur les portails du patrimoine de l'Isère et de la métallurgie, documentent l'histoire et l'architecture de ce site.

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