Origine et histoire
L'ancien hôpital, ancienne maladrerie, a été fondé au début du XIIe siècle par Hugues II, duc de Bourgogne, pour accueillir les habitants des villages voisins et les pauvres, notamment lors des épidémies. L'établissement a été successivement désigné comme maison-Dieu, léproserie ou hôpital et apparaît dans les sources dès le XIIe siècle, les premiers titres remontant à 1109. Il fut cédé à l'abbaye Sainte-Marguerite de Bouilland en 1358, puis, au XVIIIe siècle, réuni à l'hôtel-Dieu de Beaune; des démolitions et la désaffectation de la chapelle sont également mentionnées à cette époque. Transformé en exploitation agricole au début du XIXe siècle, l'ensemble comprend une chapelle orientée de deux travées — dont les voûtes d'ogives ont disparu — une grande salle des pauvres, un porche surmonté de la chambre du recteur et des bâtiments annexes (écuries, quartiers pour porcs). Les archives décrivent aussi une grande chambre pour les pauvres au rez-de-chaussée, une chambre haute à trois piliers, trois arcades en pierre de taille, une église, un colombier et une grange; en 1744 sont attestés une écurie, une chambre à four et un fenil. Des travaux sont régulièrement signalés aux XVIIe et XVIIIe siècles (mentions en 1723, 1730, 1744) et les visites et baux consignés dans les liasses d'archives permettent de reconstituer l'organisation des bâtiments. L'établissement figurait sur la carte de Cassini et sur l'atlas des routes des États de Bourgogne, implanté en bordure de la route Paris–Lyon et organisé autour d'une cour, avec trois ensembles perpendiculaires à la voie et un jardin en retrait. La léproserie imposait aux malades des règles strictes de séquestration; lorsqu'ils sortaient, ils portaient un costume spécifique et signalaient leur présence par une cliquette ou une crécelle. Des sondages archéologiques réalisés en 2002 ont mis en lumière l'importance du cimetière et de bâtiments aujourd'hui disparus, informations complétées par les archives conservées aux Archives de l'hôtel-Dieu de Beaune. La chapelle et le bâtiment de la porterie ont été inscrits au titre des monuments historiques le 26 mai 1926, tandis que les autres bâtiments, le mur de clôture nord et le sol de l'ancien enclos ont été inscrits le 11 février 2003. Entre 2012 et 2014, la municipalité a conduit un important programme de fouilles et de restauration, d'environ 3 millions d'euros, visant notamment à aménager la chapelle romane et la grande salle des pauvres en salle de réception municipale; ces éléments présentent une toiture remarquable en lave calcaire de Bourgogne. Le monument restauré a été intégré au projet de candidature des Climats de Bourgogne au patrimoine mondial de l'UNESCO.