Ancien hôtel de la Païva à Paris à Paris 9ème dans Paris 9ème

Patrimoine classé Immeuble Hotel particulier classé

Ancien hôtel de la Païva à Paris

  • 28 Place Saint-Georges
  • 75009 Paris 8e Arrondissement
Ancien hôtel de la Païva à Paris
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Crédit photo : Tangopaso - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Frise chronologique

Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1900
2000
1856-1865
Construction de l'hôtel
1866
Réceptions célèbres
1877
Départ de La Païva
1903
Siège du Travellers Club
1980
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Hôtel Païva, avec son décor intérieur (cad. 08 : 01 AQ 53) : classement par arrêté du 9 juillet 1980

Personnages clés

Esther Lachman (La Païva) Aventurière et propriétaire de l'hôtel, connue pour ses fêtes somptueuses.
Pierre Manguin Architecte de l'hôtel de style Renaissance italienne.
Pierre Cubat Ancien cuisinier du tsar qui ouvrit un restaurant réputé dans l'hôtel.
Louis-Ernest Barrias Sculpteur ayant réalisé des statues en marbre pour l'escalier en onyx.
Hector Lefuel Architecte ayant conçu le château de Neudeck en Silésie.
Paul Baudry Peintre ayant réalisé le plafond du grand salon.
Théodore Deck Céramiste ayant orné la salle de bains mauresque.
Jules Dalou Sculpteur ayant réalisé des atlantes en bronze doré.
Eugène Delaplanche Sculpteur ayant réalisé des figures de marbre pour les décors.

Origine et histoire de l'Immeuble

L'hôtel de la Païva est un hôtel particulier du 8e arrondissement de Paris, construit entre 1856 et 1865 au 25, avenue des Champs-Élysées par La Païva, née Esther Lachman (1819-1884), aventurière d'origine polonaise devenue marquise portugaise puis comtesse prussienne. Elle y donnait des fêtes restées célèbres. En 1903, l'ancienne demeure devint le siège du Travellers Club, qui l'acquit en 1923, et l'édifice a été classé monument historique en 1980. Épouse du comte prussien Henckel von Donnersmarck, elle réalisa le projet de construire un somptueux hôtel sur l'avenue des Champs-Élysées. Selon la légende, lors d'un épisode de sa jeunesse elle fit le vœu d'élever « la plus belle maison de Paris » à l'endroit où elle était tombée d'une voiture. La comtesse fit appel à l'architecte Pierre Manguin pour un édifice de style Renaissance italienne, doté d'un jardin suspendu ; les travaux, longs et coûteux, atteignirent 10 millions de francs or. À partir de 1866, malgré son exclusion des salons aristocratiques, elle y reçut de nombreuses personnalités comme les frères Goncourt, Théophile Gautier, Gambetta, Renan, Taine et Émile de Girardin. Avec son mari, elle fit construire en Silésie le château de Neudeck, conçu par Hector Lefuel et marqué par des décors proches de ceux de l'hôtel parisien ; cette demeure fut incendiée en 1945 puis rasée en 1962. Soupçonnée d'espionnage, elle quitta la France en 1877 pour se retirer à Neudeck, où elle fit transférer une partie du mobilier et mourut le 21 janvier 1884 à soixante-cinq ans. L'hôtel resta fermé plusieurs années après son départ. Veuf, le comte remit en vente la propriété ; en 1893 il la vendit au banquier berlinois James Soloschin, et un ancien cuisinier du tsar, Pierre Cubat, y ouvrit un restaurant réputé fréquenté par le Tout-Paris, qui ferma en 1898. Un projet d'y installer la mairie du 8e arrondissement n'aboutit pas. Depuis 1903, le bâtiment conserve son grand escalier en onyx jaune, sa salle de bains de style mauresque, ses sculptures, ses peintures et le plafond peint par Paul Baudry dans le grand salon. On y retrouve la double entrée de la cour, avec une porte pour l'entrée des équipages et une autre pour leur sortie, bien que la cour ait été remplacée par des établissements commerciaux puis par un restaurant. L'escalier en onyx, aux formes contournées, est surmonté d'un lampadaire monumental en bronze et bordé de statues en marbre grandeur nature, dont Dante, Pétrarque et Virgile, datées de 1865 et réalisées par Louis-Ernest Barrias. Quatre médaillons peints représentent Rome, Florence, Venise et Naples. L'onyx utilisé, dit « marbre onyx d'Algérie », provenait d'une carrière près d'Oran redécouverte en 1849 et connut un grand succès lors de l'époque Napoléon III et à l'Exposition universelle de 1867. La salle de bains mauresque est ornée de carreaux de faïence de Théodore Deck et abrite une baignoire exceptionnelle : un coffre en onyx blanc recouvrant une cuve en bronze argenté, avec des robinets en bronze doré incrustés de turquoises, œuvre de Beboutoff, sauvée de la destruction. Cette cuve, sculptée par Donnadieu dans un bloc d'onyx (1,85 m - 900 kg) et tapissée de bronze argenté, comporte trois robinets destinés à verser divers liquides ; la marquise y prenait, dit-on, des bains de lait, de tilleul ou de champagne. Le grand salon, ouvert sur l'avenue des Champs-Élysées, présentait quatre consoles identiques aux dessus en marbre, onyx et albâtre et aux piètements en atlantes de bronze doré par Jules Dalou, aujourd'hui au musée d'Orsay et aux Arts décoratifs. Les décors comprenaient également une toile d'Antoine Lévy et des figures de marbre d'Eugène Delaplanche représentant L'Harmonie et La Musique. La chambre à coucher conservait une cheminée encadrée de deux nymphes en bronze doré et un entourage de cheminée en malachite, unique à Paris ; cette pièce est devenue le restaurant du cercle et a gardé son plafond oriental et la couronne de marquise qui surmontait le lit. Un lit spectaculaire en acajou de Cuba, autrefois propriété de la marquise, figura à des ventes successives, notamment en 1946 et lors d'une exposition à Turin en 1992, puis dans une vente Artcurial en 2006. Le jardin d'hiver, aujourd'hui disparu, s'étendait à l'arrière, et les écuries pouvaient abriter neuf chevaux et six voitures. Pour la réalisation de l'hôtel, Manguin fit appel à des sculpteurs et artistes tels que Barrias, Léon Cugnot, Eugène Delaplanche, Eugène Legrain, Albert-Ernest Carrier-Belleuse et Jules Dalou, et La Païva servit de modèle pour plusieurs œuvres, dont le plafond Le Jour pourchassant la Nuit. Pendant la construction, qui dura près de dix ans, la presse évoqua régulièrement l'avancement des travaux ; un chroniqueur, Aurélien Scholl, résuma la curiosité publique en plaisantant que « le principal est fait. On a posé le trottoir ! ». Le coût exceptionnel des travaux fit également sensation à l'époque.

Liens externes