Ancien hôtel de la Surintendance des Bâtiments du Roi, puis ancien petit séminaire, puis Caserne Vauban à Versailles dans les Yvelines

Ancien hôtel de la Surintendance des Bâtiments du Roi, puis ancien petit séminaire, puis Caserne Vauban

  • 78000 Versailles
Ancien hôtel de la Surintendance des Bâtiments du Roi, puis ancien petit séminaire, puis Caserne Vauban
Ancien hôtel de la Surintendance des Bâtiments du Roi, puis ancien petit séminaire, puis Caserne Vauban
Ancien hôtel de la Surintendance des Bâtiments du Roi, puis ancien petit séminaire, puis Caserne Vauban
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Ancien hôtel de la Surintendance des Bâtiments du Roi, puis ancien petit séminaire, puis Caserne Vauban
Crédit photo : Lionel Allorge - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

4e quart XVIIe siècle, 1er quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Petit séminaire (ancien) , puis Caserne Vauban : classement par arrêté du 27 septembre 1929

Origine et histoire

L'ancien hôtel de la Surintendance est un bâtiment administratif situé au n°9 de la rue de l'Indépendance‑Américaine à Versailles, dans les Yvelines, en Île‑de‑France. Il a servi successivement à la Surintendance puis à la direction générale des Bâtiments du roi et au Cabinet des Tableaux jusqu'à la Révolution, a été le Petit Séminaire de 1834 à 1906, puis la caserne Vauban de 1907 à 1995. L'ensemble, abandonné ensuite, a vu sa réhabilitation confiée à la société IRP en 2008 puis à Histoire & Patrimoine en 2015; il accueille aujourd'hui une copropriété privée et une résidence étudiante. L'hôtel se situe près de la pièce d'eau des Suisses et jouxte l'hôtel du Grand Contrôle, son pendant architectural élevé en face au n°12, désormais établissement hôtelier de luxe.

Louis XIV ordonna la construction d'un édifice pour la Surintendance des bâtiments; le premier hôtel, édifié vers 1670–1671 et donnant son nom à la rue, fut rapidement détruit lors de la construction de l'aile du Midi entre 1679 et 1682. Rebâti en 1683 sous l'autorité de Jean‑Baptiste Colbert, ce second hôtel — situé au n°6 — subsiste encore mais demeura rapidement insuffisant, ne servant plus qu'à la résidence temporaire du surintendant. En 1686–1687 le roi chargea Jules Hardouin‑Mansart de trouver un nouvel emplacement; trois parcelles au bout de la rue de la Sur‑Intendance et à l'angle du Vieil Versailles furent retenues, et un dédommagement fut versé au fontainier Claude Denis le 7 octobre 1688 pour la démolition d'une partie de sa maison. Le troisième et dernier hôtel, élevé d'après les plans de Mansart, fut achevé en 1692.

Après l'installation définitive de la cour à Versailles, l'hôtel devint le principal dépôt des collections royales de peintures, formant le Cabinet des Tableaux, les autres Surintendances ne conservant que des œuvres secondaires. De 1699 à 1702, Mansart fit ajouter une aile en retour sur jardin pour accueillir le cabinet des Tableaux; cette extension ouvrait par cinq travées sur le jardin de la Surintendance et par six sur la rue du Vieux‑Versailles. À partir de l'été 1703, Mansart et Christophe Paillet, garde des Tableaux, transférèrent dans ce nouvel espace des œuvres alors entreposées au Grand Commun, opérations qui se poursuivirent jusqu'au début de 1704; à ce moment Paillet dénombra 41 tableaux dans le Cabinet, répartis en « 37 écoles italiennes, 3 écoles du Nord et 1 français ». Entre 1705 et 1707, des tableaux provenant de Saint‑Germain‑en‑Laye augmentèrent encore la collection, conduisant à la construction d'une nouvelle aile le long de la rue du Vieux‑Versailles et au dédommagement de la veuve de Claude Denis le 15 mars 1709 pour la démolition du reste de sa propriété. Cette longue aile abritait au rez‑de‑chaussée des bureaux, au premier étage la galerie agrandie, réserves et appartements de fonction ouvrant sur une cour intérieure, et au deuxième étage la réserve de tableaux; cette organisation resta sensiblement la même jusqu'à la fin du règne de Louis XIV et pendant la Régence.

De retour à Versailles en 1722, Louis XV ouvrit progressivement la collection au public; à partir de 1738 il fit rapatrier et réorganiser de nombreux tableaux et, en 1750, une centaine d'œuvres furent présentées au palais du Luxembourg, créant ainsi le premier musée de France sur les conseils du directeur général Le Normant de Tournehem. En 1751, Abel‑François Poisson de Vandières, marquis de Marigny, devint directeur général et fit redécorer son appartement au rez‑de‑chaussée, mais les neuf salles du Cabinet des Tableaux restèrent en mauvais état; des devis pour travaux furent proposés en 1766 et en 1772, sans être exécutés en raison d'autres priorités budgétaires.

Charles Claude Flahaut de La Billarderie, comte d'Angiviller, succéda à Marigny en 1774; en 1784 Louis Jean‑Jacques Durameau réalisa un inventaire important en trois volumes détaillant l'état et la disposition des tableaux, incluant notamment la Joconde et la Sainte‑Anne de Léonard de Vinci. À la Révolution, le Cabinet des Tableaux disparut progressivement: l'hôtel fut mis sous scellés le 22 juin 1791 pour un inventaire fondé sur celui de 1784, et malgré la levée des scellés en novembre une partie des collections avait déjà été transférée à la Grande Galerie du Louvre; entre 1792 et 1794 l'ensemble des tableaux fut envoyé à Paris et, le 11 octobre 1794, le Cabinet cessa d'exister, l'hôtel étant alors abandonné un temps.

Sous la Restauration, la direction générale des Bâtiments réoccupa l'hôtel mais le bâtiment se trouva en grand délabrement; Louis XVIII fit intervenir son architecte Alexandre Dufour, qui fit démolir les petits communs et écuries donnant sur la rue de l'Orangerie, érigea une vaste aile le long de cette rue terminée par un pavillon reprenant l'architecture de l'hôtel et ajouta un bâtiment de trois étages au‑dessus du portail sur la rue de l'Indépendance‑Américaine. L'aile le long de la rue du Vieux‑Versailles fut également remaniée et les façades perdirent leur enduit imitant la brique au profit d'un enduit blanc.

Distrait des biens de la Couronne par la loi du 2 mars 1832, l'hôtel fut vendu deux ans plus tard à Mgr Louis Blanquart de Bailleul, évêque de Versailles, qui installa le Petit Séminaire et fit construire la chapelle au n°3 de la rue de l'Orangerie; en 1836 l'établissement accueillait 200 élèves. Après la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État, l'hôtel revint à la municipalité de Versailles. Loué l'année suivante au ministère de la Guerre, il abrita l'école du Génie militaire et prit le nom de caserne Vauban; l'État acquit l'édifice en 1934 et les services du Génie y restèrent jusqu'en 1995, date à laquelle le bâtiment connut de nouveau une longue période de déshérence.

Au début des années 2000, le site fut divisé en deux lots: l'ancien hôtel et ses bâtiments le long de la rue du Vieux‑Versailles, et l'aile dite de l'Orangerie avec son pavillon et sa chapelle. En 2008 un protocole d'accord sur la transformation des bâtiments militaires en résidences permit à la société IRP d'acquérir l'aile de l'Orangerie pour y aménager une résidence étudiante de 77 appartements; les travaux dirigés par Frédéric Didier, architecte en chef des monuments historiques, démarrèrent en 2012 et la résidence fut livrée en 2014, distinguée par le prix « Geste d'Argent ». En 2015 la réhabilitation de l'hôtel de la Surintendance fut confiée à la société Histoire & Patrimoine qui transforma l'ensemble en une copropriété privée de 50 appartements autour de la cour d'honneur et des deux jardins; les cinq bâtiments composant l'hôtel furent livrés en 2017.

L'ensemble de l'édifice est classé aux monuments historiques par arrêté du 27 septembre 1929.

Liens externes