Origine et histoire
L'hôtel de Ferrare et le quartier Boufflers forment un ensemble d'édifices et de vestiges situé dans le centre-ville de Fontainebleau. Ancienne propriété d'un cardinal, l'ensemble a successivement servi d'hôtel des gardes du corps du roi puis de quartier militaire ; il est aujourd'hui en partie occupé par un parc de stationnement. Certaines parties sont inscrites aux monuments historiques depuis 1928 et 1929, et d'autres sont classées depuis 1987.
Le terrain se situe entre la rue de Ferrare et la rue Saint-Honoré, le portail ouvrant sur la place du Général-de-Gaulle, dans le département de Seine-et-Marne en Île-de-France. L'hôtel de Ferrare a été fondé au XVIe siècle et son portail est attribué à Sébastien Serlio. Le quartier militaire et son pavillon datent du XVIIIe siècle. Le portail a ensuite été enclavé dans le mur du quartier de cavalerie, lequel s'est étendu en intégrant les écuries de Madame la Dauphine sur la rue de Ferrare. En 1887, le quartier Saint-Honoré prit le nom de quartier Boufflers en référence à Louis-François de Boufflers, mort à Fontainebleau ; ce nom est resté en usage. Des vues aériennes et des photographies prises en avril 1935 montrent les bâtiments depuis plusieurs points de vue.
À la fin des années 1990, la municipalité envisagea un projet d'aménagement comprenant un centre commercial, une salle polyvalente et des logements, ce qui suscita de vives polémiques au regard du caractère commercial du projet au détriment d'un souci architectural et culturel. Les opposants demandèrent la révision du projet et la protection totale du mur de Ferrare ; le ministère de la Culture confirma ce souhait le 28 septembre 2000 et le directeur national du patrimoine déclara que « le mur sera intégralement conservé, sur 18,60 mètres ». Le 4 janvier 2001, une partie du mur de l'enceinte du parc de stationnement fut rasée avec l'autorisation du ministère, puis une fausse manœuvre détruisit accidentellement une grande partie du mur classé, provoquant l'indignation des habitants. La mairie mit la responsabilité sur l'entreprise chargée des démolitions et sollicita l'architecte en chef des monuments historiques, Jacques Moulin, qui proposa d'envisager un projet plus abouti incluant l'aménagement d'un jardin à l'emplacement de l'ancien hôtel de Ferrare et une intervention sur la place du Général-de-Gaulle, ce qui entraîna l'étude d'un projet d'ensemble dès février.
Au début de 2021, la municipalité relança un projet de rénovation du mur, totalement dégradé ; il devait être reconstruit, mis en valeur par un éclairage et accompagné d'une rénovation et d'une végétalisation de la place du Général-de-Gaulle. Il subsiste principalement un pan de mur le long de la rue de Ferrare, composé de briques et de grès, qui comprend le portail massif de l'ancien hôtel, de style rustique et d'ordre toscan, en arc de triomphe et flanqué de colonnes engagées annelées ornées de bandeaux rustiques. Ce portail en grès, surmonté d'un fronton, et les parties qui l'entourent constituent les restes de l'hôtel de Ferrare. La portion située entre ce mur et l'hôtel de Londres correspond aux vestiges de l'ancienne caserne et comporte un autre portail plus modeste, daté par l'inscription 1859, qui donne aujourd'hui accès au parc de stationnement. Des fondations se prolongent le long de la rue et aboutissent à une petite partie de mur à l'intersection avec la rue de Richelieu.
Les bâtiments du quartier Boufflers, du côté de la rue Saint-Honoré, comprennent un corps principal sur quatre niveaux organisé autour d'une cour rectangulaire, ainsi que deux bâtiments plus petits de deux niveaux vers le nord-est. Trois protections au titre des monuments historiques concernent différentes parties de l'ensemble : la façade sur la place du Général-de-Gaulle et le bâtiment en rez-de-chaussée à gauche de la caserne Boufflers ont été inscrits par arrêté du 14 décembre 1928, le pavillon et sa porte sur la rue Saint-Honoré ont été inscrits par arrêté du 2 août 1929, et la porte et le sol de l'ancien hôtel de Ferrare ainsi que le mur de clôture sur la rue de Ferrare ont été classés par arrêté du 22 septembre 1987. Les vestiges de l'hôtel de Ferrare appartiennent à la commune, tandis que la caserne Boufflers est propriété de l'État.