Origine et histoire de l'Hôtel Particulier
Ancien Hôtel de Marle, dit aussi Hôtel de Noirmoutier, est un hôtel particulier du 3e arrondissement de Paris, situé au cœur du Marais entre la rue Elzévir et la rue Payenne. Il abrite actuellement la collection d’art de l’Institut Tessin et le Centre culturel suédois. Le site est desservi par la station de métro Saint-Paul.
L’hôtel de Marle a été construit en 1572 pour Christophe Hector de Marle, conseiller au Parlement de Paris, sur l’emplacement d’un hôtel plus ancien. En 1609, il est acquis par Charles I Duret de Chevry (1564-1636), président de la Chambre des Comptes, et se présente alors comme un corps de logis simple entre cour et jardin. À partir de 1618 Charles I fait édifier l’hôtel Duret de Chevry voisin, rue du Parc-Royal. Vers 1639, son fils Charles II Duret de Chevry fait appel à l’entrepreneur Jean Thiriot pour agrandir l’hôtel ; les ailes donnant sur la cour remontent probablement à cette campagne de travaux.
Le bâtiment a connu de nombreuses transformations aux siècles suivants, les plus importantes intervenant autour de 1779 : l’escalier d’honneur et l’organisation du rez-de-chaussée datent de cette période, où l’on relève aussi des traces de décor de style Louis XVI. Vendu en 1816, l’hôtel accueille ensuite une maison d’éducation puis est divisé en appartements et locaux commerciaux ; il abrite successivement un atelier de tapissier, une fabrique d’enveloppes, un laboratoire et divers locataires parmi lesquels figurent la peintre Léonor Fini et l’écrivain André Pieyre de Mandiargues. Sur la rue Elzévir, l’ancien jardin fut entièrement occupé par un hangar servant de garage.
En 1965, l’État suédois acquiert l’immeuble afin d’en assurer la restauration et d’y installer l’Institut Tessin, le Centre culturel suédois, le logement du directeur et des logements temporaires pour personnalités et étudiants participant à la vie culturelle parisienne ; les travaux commencent en février 1967. Sous des enduits, on met au jour des plafonds peints à la française, des traces de fresques et un comble demi-circulaire à contre-courbe au faîtage, attribué au type « à la Philibert Delorme ». Côté jardin, les deux petits pavillons en avancée présentaient au rez-de-chaussée des arcades comblées par des fenêtres rectangulaires ; l’arc a été rétabli et des allèges à balustres de pierre retrouvées ont été restaurées. Certaines croisées conservent des petits bois qui ont servi de modèle pour la repose de toutes les ouvertures. La charpente « à la Philibert Delorme » a été refaite à l’identique et replacée, de nouvelles lucarnes en bois ont été construites côté jardin et d’autres refaites côté cour, et les couvertures ont été recomposées en ardoises épaisses. Les façades enduites ont été reprises au mortier de chaux.
Les façades et toitures donnant sur la rue Payenne, sur la cour et sur le jardin, ainsi que l’escalier avec sa cage et sa rampe, font l’objet d’une inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 10 juillet 1961.