Origine et histoire
L'histoire de l'édifice, aujourd'hui désigné comme ancien hôtel puis école paroissiale Saint-Louis, reste en grande partie méconnue. Selon la tradition locale, il aurait été construit au XVe siècle et restauré en 1710. L'architecture le situe toutefois dans les années 1720, et il est certain qu'en 1730 l'hôtel existait déjà, puisqu'alors le prince de Tingry y descendit lors de son installation comme grand bailly de Mantes et de Meulan. À cette époque, la maison appartenait à la famille Bouret de Beuron : en 1748 Guillaume Bouret, seigneur de Beuron et Malassis, y résidait avec sa famille, et son fils Charles-Antoine-Placide reçut l'hôtel en dot lors de son mariage, avec la réserve d'une jouissance pour ses parents d'une partie de la maison. L'hôtel resta la propriété des Bouret de Beuron jusqu'en 1779, date du décès de Charles-Antoine-Placide, après quoi il revint à sa fille unique, épouse du comte Anne-René de Mornay; l'appellation « hôtel de Mornay » est donc tardive. Le 25 avril 1819, leur fils, le comte Ange-René-Marie-Charles de Mornay, vendit la propriété à Jeanne-Thérèse de Meaux, supérieure de la communauté des Bénédictines de Bray et Villarceaux, qui avait dû quitter son prieuré à la Révolution. D'après les délibérations du conseil municipal de Mantes, l'hôtel était alors inoccupé depuis près de quinze ans et porté en non-valeur ; l'installation des religieuses y fut bien accueillie et elles y établissent un pensionnat de jeunes filles. Rapidement à l'étroit, les Bénédictines firent procéder, entre 1840 et 1842, à des travaux d'agrandissement après l'acquisition de trois maisons voisines, en réutilisant « d'anciens matériaux » selon une lettre de la prieure au préfet. En 1870, la communauté occupait non seulement l'hôtel, mais aussi une chapelle aujourd'hui disparue donnant sur la rue Notre-Dame et bordant la rue des Arigots, un bâtiment de cinq étages sur la rue des Arigots et un autre bâtiment contigu avec deux fenêtres sur la place Saint-Maclou. L'ensemble resta toutefois insuffisant et les Bénédictines quittèrent la rue aux Pois en 1871 pour le nouveau couvent qu'elles firent construire rue du faubourg Saint-Lazare. Le devenir de l'hôtel demeura ensuite flou pendant une vingtaine d'années ; selon Henri Clérisse, il aurait été occupé par un marchand de toile en gros. En 1888, à la suite de la laïcisation de leur école rue de la Sangle, les Frères des Écoles chrétiennes s'installèrent dans l'hôtel et y ouvrirent une école privée pour garçons, devenue ensuite l'école paroissiale Saint-Louis, dont la présence est encore attestée en 1977. En 1999, l'évêché, propriétaire du bâtiment, le vendit à une société privée qui y aménagea plusieurs appartements.