Origine et histoire de l'Hôtel Terminus
L'ancien Hôtel Terminus, aujourd'hui Grand Hôtel Mercure Château Perrache, est un édifice représentatif des constructions liées au chemin de fer du début du XXe siècle, situé cours de Verdun dans le 2e arrondissement de Lyon. Vers 1902, la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée décide d’y édifier un hôtel sur l’emplacement de l’ancienne brasserie Rinck. Construit pour la Compagnie PLM par Georges Chédanne en 1905, l’hôtel est achevé en 1906, probablement sur les plans de Chédanne et sous la conduite de l’architecte lyonnais Curieux. Les décors intérieurs de style Art nouveau sont dus à des artistes renommés, parmi lesquels les peintres Henri Martin et Ernest Laurent et le sculpteur Edgar Boutry; la participation de l’ébéniste Louis Majorelle est évoquée pour les marquises des entrées nord et sud et pour certains lambris de salons. L’établissement a servi de lieu d’expérimentation pour l’isolation : utilisation de brique de liège et cloisons composées d’une double couche de briques en mâchefer séparées par un matelas d’air afin d’atténuer les bruits de conversation. Les travaux ont mobilisé plusieurs entrepreneurs : la maçonnerie confiée à M. Vial, la charpente métallique fournie par les Forges de Franche-Comté, les escaliers métalliques par la maison Lagarde, la charpente de couverture par MM. Gouverne et Chrétien (chêne de Bourgogne), la plomberie par M. Delogé, la menuiserie par les frères Cochet, les décors en staff par M. Flachat, les appareils électriques par M. Mijois de Paris et un ascenseur Edoux desservant les étages. Pendant la Seconde Guerre mondiale, entre novembre 1942 et 1943, l’hôtel abrite le siège de la gestapo lyonnaise, dont la section IV commandée par Klaus Barbie, fait qui a inspiré le titre du documentaire de Marcel Ophüls. Une première rénovation en 1959 entraîne la destruction de certains décors, notamment le plafond de la salle à manger. Propriétaire depuis l’incorporation de la PLM, la SNCF transfère la concession à sa filiale Frantour en 1982; l’ouverture de la gare de Lyon-Part-Dieu en 1983 et la construction, dans les années 1970, du Centre d’échanges de Perrache isolent l’établissement et contribuent au déclin de son activité. Racheté en août 1986 par la Société des Hôtels de Bourgogne, l’hôtel est restauré de 1987 à 1989, intégré en octobre 1989 à la chaîne Pullman sous le nom Pullman Perrache, puis rebaptisé Hôtel Château Perrache lorsqu’il passe sous l’enseigne Grand Hôtel Mercure. L’édifice bénéficie d’une protection au titre des monuments historiques : façades et toitures sont inscrites, et l’ensemble est classé depuis le 24 novembre 1997, avec le label « Patrimoine du XXe siècle » attribué en 2003. Sont notamment classés le hall d’entrée donnant sur le cours de Verdun, au premier étage l’ancien salon de lecture (actuel hall de réception), l’ancien salon des Saisons (actuelle salle à manger « Les Belles Saisons »), l’ancien salon « Crinoline » (actuel salon Émile Gallé), l’ancien bureau du directeur (actuel salon Majorelle) ainsi que le couloir qui dessert ces pièces, de même que la marquise côté nord donnant sur le cours de Verdun et la façade est.
