Origine et histoire du Manoir de Barville
Le manoir de Barville, ancien logis construit à la charnière des XVe et XVIe siècles, se trouve sur la commune du Mesnil-au-Val, dans le département de la Manche en Normandie. Il n’en subsiste aujourd’hui qu’une tour, située à 700 mètres au sud de l’église Notre-Dame du Mesnil-au-Val. La seigneurie est décrite dès 1519 comme un fief comprenant un manoir, une chapelle, une volière à pigeons et des terres labourables et non labourables. Le domaine passa dans la famille Picot par le mariage en 1507 de Jeanne du Fou avec Guillaume IV Picot; leur fils Gilles Picot de Gouberville, né au manoir le 12 janvier 1522, hérita de la seigneurie en 1544 et y vécut jusqu’à la fin de sa vie. Gilles de Gouberville, gentilhomme campagnard et lieutenant général des Eaux et Forêts en la vicomté de Valognes, a laissé un journal dont seules les années 1549 à 1562 sont parvenues, apportant des informations précieuses sur la vie rurale du Nord-Cotentin au XVIe siècle. La famille Picot, originaire du Calvados, s’était installée à la fin du XVe siècle à Gouberville. Par un partage intervenu en 1580, le manoir quitta la lignée des Picot pour appartenir à une dame de Montfarville. En 1886, un incendie détruisit presque entièrement le manoir; seule la tour dite de Barville resta intacte. La tour est de plan carré à sa base, puis devient octogonale avant d’être circulaire en élévation. Construite en moellons de grès, elle présente des encadrements en pierre calcaire de Caen et d’Yvetot-Bocage et un cadran solaire sur sa face sud. Au rez-de-chaussée se trouve une chapelle accessible par une porte cintrée et moulurée surmontée d’une niche et d’un écu; à l’étage, un colombier abrite des trous de boulins en pierre bleue, desservi par un escalier à vis logé dans un contrefort et pourvu, en toiture, d’une lucarne d’envol. La tour est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 10 février 1987. Parmi les possesseurs successifs figurent Guillaume du Fou, Jeanne du Fou, Guillaume Picot, Gilles Picot de Gouberville, une héritière de 1580 et, plus récemment, Anne et Claude Bonnet (2021) puis Laurence et Stéphane Germain Barthes (2022).