Origine et histoire
Conçu par Tony Garnier à son retour de Rome, l'ensemble des abattoirs de la Mouche a été projeté en 1906, édifié entre 1909 et 1914 et mis en service en 1928. Le complexe municipal, qui couvait initialement 25 hectares, associait une grande halle destinée au marché aux bestiaux et des bâtiments d'abattage disposés en parallèles nord-sud, avec salles d'abattage alternant avec des écuries d'attente, un frigorifique séparé et une voie aérienne dite monorail pour l'acheminement de la viande. Tony Garnier appliqua aux abattoirs les principes d'hygiène et de rationalisation des circulations en vigueur alors, en séparant horizontalement les fonctions sur un vaste terrain. La grande halle du marché couvert, seul élément subsistant après la démolition des autres bâtiments en 1974, conserve une charpente métallique sans poteaux, étudiée par l'ingénieur Bertrand de Fontviolant et réalisée par la société Fives-Lille. Cette structure, d'un seul tenant et composée de 22 fermes, couvre une surface de 17 000 m2 et offre une capacité modulable comprise entre 4 416 et 5 496 places assises, jusqu'à 17 000 places au total selon les normes de sécurité. La halle fut utilisée pour la première fois en 1914 lors de l'exposition internationale de Lyon sur l'urbanisme et servit ensuite d'usine d'armement pendant la Première Guerre mondiale. Après la fermeture et l'abandon des abattoirs dans les années 1960-1970, la halle fut inscrite à l'inventaire des monuments historiques en 1975, ce qui permit de l'épargner de la démolition. La Ville de Lyon conserva uniquement la halle et la fit réhabiliter à la fin des années 1980 par les architectes Bernard Reichen et Philippe Robert ; les travaux comprirent la remise en état du sol, la création de sous-sols techniques et la mise en valeur des arches métalliques. Dès décembre 1988 la halle rénovée acquit une vocation culturelle et événementielle sous le nom de halle Tony-Garnier, accueillant salons, tournages, conventions et concerts qui la firent connaître à l'international, avec notamment Mylène Farmer et Paul McCartney parmi les premiers artistes à s'y produire. En 1991, elle hébergea la Biennale d'art contemporain, puis prit le statut d'établissement public industriel et commercial en 1999. Une seconde phase d'aménagement, confiée à l'Atelier de la Rize et réalisée autour de 2000, a optimisé la modularité, l'isolation acoustique et les équipements techniques en installant passerelles et gradins rétractables. La halle sert aujourd'hui de salle polyvalente pour de grandes manifestations culturelles et économiques : concerts, spectacles, salons, festivals, captations et événements télévisés. Elle a accueilli de nombreuses tournées internationales, des spectacles musicaux et d'humour, des captations de DVD et la cérémonie d'ouverture du Festival Lumière depuis sa création. Sa vaste nef sans pilier permet des configurations scéniques très variées : gradins et scène peuvent être modulés ou entièrement escamotés pour libérer l'espace. Le bâtiment est situé dans le quartier de Gerland, au sud du 7e arrondissement de Lyon, bordé par l'avenue Debourg, l'avenue Tony-Garnier et l'allée Maryam-Mirzakhani. Inscrite aux monuments historiques pour sauvegarder les éléments architecturaux de la grande halle, la halle Tony-Garnier reste la trace la plus visible de la Cité industrielle conçue par Tony Garnier.