Ancien prieuré d'Etricor à Étagnac en Charente

Ancien prieuré d'Etricor

  • 16150 Étagnac
Crédit photo : Ligne11 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

2e moitié XIIe siècle

Patrimoine classé

La chapelle ; le sol de la parcelle E 244, située autour de la chapelle, pouvant receler des vestiges archéologiques (cad. E 243, 244) : inscription par arrêté du 29 septembre 1987

Origine et histoire

L'ancien prieuré d'Étricor, à Étagnac (Charente), n'est aujourd'hui représenté que par sa chapelle, qui constitue le plus ancien témoin conservé des églises de l'ordre de Grandmont. Placée sous le patronage de Notre-Dame et de saint Pardoux, la chapelle se dresse dans une grande prairie sur la rive droite de la Vienne. Le prieuré, dépendant de l'ordre de Grandmont (ordre fondé par saint Étienne de Muret), a été établi sur un terrain appartenant aux chanoines réguliers de Lesterps et créé par les seigneurs de Chabanais ; sa fondation est attribuée au XIIe siècle, les sources mentionnant 1148, 1157 ou 1187. Initialement indépendant, le prieuré fut uni à l'abbaye-mère lors des réorganisations, notamment après la réforme de Jean XXII en 1317, qui transforma les petites « celles » en exploitations au profit des prieurés. Étricor conserva néanmoins certaines prérogatives et reçut au fil des siècles divers dons et droits (pêche, moulins, terres, borderies). À la fin du XVIe siècle les bâtiments conventuels furent en grande partie détruits et l'abbaye engagea des procédures contre un seigneur voisin qui s'en était approprié les revenus. Les lieux furent restaurés au début du XVIIIe siècle et occupés par deux exploitants, le domaine rapportant environ 700 livres annuelles au début du siècle puis 800 livres en 1745. En 1772 l'ordre de Grandmont fut supprimé par la commission des réguliers et ses bénéfices furent attribués à l'évêché de Limoges. Vendue comme bien national à la Révolution, la chapelle passa au XIXe siècle en propriété privée et fut rendue au culte en 1886 ; la prairie et la chapelle ont été acquises par la commune d'Étagnac en 2001 et sont désormais gérées avec le concours de l'association des Amis d'Étricor. La chapelle et le sol de sa parcelle sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 29 septembre 1987.

L'édifice, orienté et construit en appareil de granite, se compose d'une nef unique voûtée en berceau brisé sans doubleaux, prolongée d'une abside hémicirculaire en cul-de-four. La nef mesure 17,20 mètres de longueur pour 7 mètres de hauteur et 5,37 mètres de largeur, le sanctuaire s'étendant sur 4,50 mètres et atteignant 5,93 mètres de largeur ; les fenêtres du triplet de l'abside, en plein cintre et fortement ébrasées, ont les dimensions 1,80 m sur 0,40 m. Le portail s'ouvre à l'extrémité ouest du mur nord et présente trois voussures en arc brisé ; la façade occidentale est éclairée par une petite fenêtre romane. Les murs latéraux sont aveugles, conformément à la pratique grandmontalienne visant à privilégier la lumière orientale, et l'abside est encadrée par deux contreforts ; la porte méridionale qui ouvrait sur le cloître disparu est aujourd'hui murée et abrite une petite statue en pierre de saint Pardoux datée du XIVe siècle. Un pèlerinage demeure célébré en octobre.

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