Ancien prieuré de la Primaudière (également sur commune de Juigné-des-Moutiers (44) ) en Loire-Atlantique

Patrimoine classé Patrimoine religieux Prieuré

Ancien prieuré de la Primaudière (également sur commune de Juigné-des-Moutiers (44) )

  • La Primaudière
  • 44670 Juigné-des-Moutiers
Prieuré de la Primaudière
Ancien prieuré de la Primaudière
Ancien prieuré de la Primaudière
Ancien prieuré de la Primaudière
Ancien prieuré de la Primaudière
Ancien prieuré de la Primaudière
Ancien prieuré de la Primaudière
Ancien prieuré de la Primaudière
Ancien prieuré de la Primaudière
Crédit photo : Romain Bréget - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, 1ère moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

La chapelle (cad. C 133) : classement par arrêté du 31 mai 1965 - Les façades et les toitures de l'ensemble de l'aile conventuelle, ainsi que l'assiette archéologique de l'ancien carré du cloître (cad. Armaillé C 133 ; Juigné-des-Moutiers ZH 17) : inscription par arrêté du 30 septembre 2005

Origine et histoire du Prieuré de la Primaudière

Le prieuré de la Primaudière est un ancien établissement de l'ordre de Grandmont, implanté à cheval sur les communes d'Armaillé (Maine‑et‑Loire) et de Juigné‑des‑Moutiers (Loire‑Atlantique), en Pays de la Loire. Sa chapelle date du XIIIe siècle, tandis que le prieuré présente des phases de construction et de remaniement aux XVIIIe siècle. Le site se développe au‑dessus du cours d'eau appelé la Nymphe, qui séparait autrefois l'Anjou et la Bretagne et constitue aujourd'hui la limite entre les départements de Maine‑et‑Loire et de Loire‑Atlantique. Le toponyme Primauderia est attesté dès 1095 dans un cartulaire et se retrouve en 1208 ; l'orthographe actuelle, Primaudière, apparaît en 1544 et dériverait d'un nom latin, Primaldus. Avant la fondation grandmontaine, le domaine avait été donné par Jean Le Veneur à l'abbaye Saint‑Sauveur de Redon puis pris vers 1095 par Gauthier Hai, seigneur de Pouancé, qui s'empare également de la dîme. En 1207 une charte signée par les seigneurs locaux remet la Primaudière aux moines de Grandmont, qui y érigent un prieuré et une chapelle dédiée à Notre‑Dame, lieu de pèlerinage et de procession pour la Madeleine. Le prieuré est habité par quelques religieux (cinq en 1295, six au XIVe siècle) et sert de refuge à des moines grandmontains venus d'autres maisons au cours du XIVe siècle ; il est réuni au prieuré de Montguyon en 1317. L'ordre de Grandmont est dissous en 1772 et les revenus sont attribués au Séminaire Saint‑Charles d'Angers ; les derniers moines quittent la Primaudière en 1762. Les deux métairies du prieuré avaient l'obligation de fournir des bœufs et des charrettes au personnel royal pour notamment le transport des galériens. Vendu comme bien national pendant la Révolution, le prieuré est transformé en verrerie en 1836 ; l'activité dure une vingtaine d'années et la chapelle sert ensuite d'étable jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle. Des aménagements intérieurs tels que cloisons et planchers furent installés dans la nef, et la façade nord fut munie d'une construction accolée ; des travaux ultérieurs ont permis de dégager et d'assainir l'édifice, de retrouver la table d'autel et de restaurer les logis des XVe et XVIIIe siècles. La chapelle est classée au titre des monuments historiques depuis le 31 mai 1965 ; l'aile conventuelle (façades et toitures) et l'ancien carré du cloître sont inscrits pour leur intérêt archéologique depuis le 30 septembre 2005. Le prieuré illustre l'architecture grandmontaine, comparable à d'autres maisons angevines comme Breuil‑Bellay et la Haie‑aux‑Bonshommes. La chapelle, entièrement conservée, est une nef unique de 40 mètres s'achevant par un chœur légèrement plus large (40 cm), éclairé par trois grandes baies au chevet et une ouverture unique au pignon ouest. La nef est couverte d'un berceau brisé sur toute sa longueur, tandis que le chœur présente une voûte d'ogives à dix branches dont les nervures retombent sur des chapiteaux posés sur des colonnettes. Creusés dans le chœur figurent au nord une armoire liturgique et au sud un double lavabo ; les murs conservent partiellement un enduit peint orné d'un semis de fleurettes et de croix de consécration. La porte des fidèles, au nord, est la plus travaillée : deux archivoltes ogivales séparées par des moulures rondes reposant sur des colonnettes à chapiteaux, toutes réalisées en grès roussard qui orne aussi la fenêtre ouest, les contreforts du chevet, l'armoire liturgique, le lavabo et l'autel. Les bâtiments conventuels conservent peu d'éléments gothiques — notamment une baie en grès bleu au pignon sud — et ont été largement remaniés au XVIIIe siècle ; leur façade est surmontée d'un toit en croupe, la porte principale d'un fronton courbe, et une lucarne porte les dates 1715 et 1887 ; ces bâtiments ont été restaurés au XXe siècle.

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