Origine et histoire du Prieuré Sainte-Catherine de Varennes-l'Enfant
Le prieuré Sainte‑Catherine de Varennes‑l'Enfant, en Mayenne, a été fondé en 1209 et rattaché au prieuré de Château‑l'Hermitage. Son pignon occidental bas et sa largeur inhabituelle évoquent une facture ancienne, mais la persistance du style roman dans la région explique que cet aspect ne contredise pas la date de fondation. Le lieu apparaît dans les documents sous diverses appellations : Capella in masura de Varennes (1207), Hebergamentum de Varrenis (1226), Apud Varrenas (1238), Prior curatus de Varenis (1401), puis sous les formes françaises de 1574 et 1622. Avant la fondation, les religieux de Château‑l'Hermitage possédaient déjà des biens à Épineux, dont le prieur Aucher avait cédé la rente vers 1190; Foulques L'Enfant institua le prieuré en 1209 sous le vocable de Sainte‑Catherine et y rattacha des droits de dîme au bénéfice du nouveau prieuré‑cure, avec des clauses particulières pour les vignes et des restrictions de peuplement pour les paroissiens d'Épineux. À l'extinction du prieuré‑cure, la chapelle devint chapelle seigneuriale : un prêtre assurait alors le service et les sacrements, et des libéralités de la famille L'Enfant sont mentionnées, notamment par Séguin L'Enfant en 1403; Jean Dugué, prieur en 1468, ajouta trois messes aux deux messes originales. Le prieur possédait en outre un fief assorti de droits seigneuriaux et la métairie d'Epinoyaux, dotée de prérogatives foncières, et en 1791 les habitants demandèrent que la chapelle conserve son temporel. À l'époque contemporaine la chapelle subsistait encore avec les monuments des anciens seigneurs, ses trois autels — dont deux adossés à la balustrade séparant le chœur de la nef — et une statue de la Vierge en terre vernissée partiellement détériorée. Le presbytère, situé à proximité, fut vendu comme bien national le 31 mars 1792 pour 3 300 livres; le cimetière, encore utilisé en 1650, entourait l'église qui, en 1468, est dite située sur le chemin Boulonnois. La chapelle Saint‑Louis, attestée par une longue inscription dans le chœur, constituait un bénéfice distinct. La liste des prieurs conservée mentionne notamment Julien (1238), Robert de Rincé (1371), Berthelot Bobet (1395), Julien des Arcis (1409), Jean Bardanne (1445, 1458), Jean Dugué (1468, 1470), Jean Segraie (1476, 1478), Robert Salmon (1499, 1502), Guillaume de Germaincourt (1512, 1527), Pierre Blanchard (1527, †7 janvier 1553), Michel Teillé (†28 avril 1558), Pierre Courapied (1574), Fouquerand Coupperie (1574), Jean Alexandre (1579), Jean Cesneau (1579, 1583), Julien Martin de Maresché (1583, 1621), Julien Martin étudiant à La Flèche (1621, 1630), Noël Martin (1630), Nicolas de Meignen (1638), Nicolas Martin du Breil (1638), Jean‑Baptiste de Beaumanoir (1661), Mathurin Chevalier (1686), Mathurin Mulot (1686, 1690), Jacques du Boismotté (novembre 1690–9 janvier 1699), son neveu Jacques du Boismotté (1699), Charles du Boismotté (1701), Pierre Martin (2 avril 1701, †1743), Jacques Martin (1743, puis 1752, démission 1787) et Elie Dubreil (1787). Les principales sources documentaires sont conservées aux Archives nationales (cotes et liasses relatives à Château‑l'Hermitage et Varennes), aux Archives de la Sarthe, dans les chartriers de Bellebranche et de Juigné, dans le Cartulaire de la Couture, la Bibliothèque du Mans (cote Maine 686) et la Revue du Maine (tomes XLV et XLVI). Voir aussi la notice du château de Varennes‑l'Enfant et les ressources en ligne telles que Clochers de France et la base Mérimée pour des informations complémentaires.