Origine et histoire
L'ancien temple protestant du Poët-Laval, aujourd'hui siège du Musée du protestantisme dauphinois, se situe dans la partie médiévale du village, au sein de l'ancienne commanderie des chevaliers hospitaliers. La demeure, d'abord maison de chevalier au XVe siècle, devint ensuite la maison communale. En 1560, pendant la Réforme, les protestants investirent la chapelle Saint-André et la convertirent en temple, mais en 1622, après l'édit de Nantes, la chapelle fut rendue aux catholiques. Les fidèles protestants trouvèrent alors refuge dans la maison communale où ils célébrèrent leurs offices de 1622 à 1684 ; des tribunes y furent installées pour accroître la capacité d'accueil. Sa qualité de maison communale permit au bâtiment d'échapper aux destructions lors de la révocation de l'édit de Nantes en 1685. L'édit de Versailles de 1787 et l'article 10 de la Déclaration des droits de 1789 contribuèrent au rétablissement du culte, et l'édifice retrouva sa vocation de temple de 1807 à 1935. Réaménagé en 1860, il conserva l'organisation caractéristique des temples de la Réforme, avec une chaire centrale et des bancs disposés en cercle ou en carré. Désaffecté comme lieu de culte en 1935, il fut transformé à partir de 1959–1961 en musée consacré à l'histoire du protestantisme drômois. Le bâtiment a été agrandi entre 1976 et 1978, avec la création d'une salle donnant sur le musée au rez-de-chaussée et l'aménagement d'une bibliothèque et d'un appartement à l'étage. La salle de l'ancien temple ainsi que les façades et toitures de l'ensemble de la maison communale sont inscrites aux monuments historiques depuis le 5 juin 2014. L'édifice figure parmi les rares temples protestants français datant d'avant la révocation de l'édit de Nantes.
