Ancien théâtre

Ancien théâtre

  • 97250 Saint-Pierre
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Crédit photo : Mica - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Frise chronologique

Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1800
1900
2000
1786
Construction initiale
1813
Restauration post-ouragan
31 décembre 1817
Inauguration salle italienne
1830
Fermeture temporaire
1836
Réouverture progressive
18 août 1891
Destruction partielle
Fin de 1900
Réouverture éphémère
8 mai 1902
Destruction définitive
12 décembre 1996
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Les ruines (cad. B 73) : classement par arrêté du 12 décembre 1996

Personnages clés

Louis-François Ribié Directeur du théâtre.
Eugène Peronne Dernier directeur du théâtre jusqu'en 1901.
Paul Erman Isert Voyageur ayant contribué à la réputation du théâtre.
M. Osenat Artiste ayant contribué aux décors du théâtre.
M. Fulconis Artiste ayant contribué aux décors du théâtre.
M. Chapuis Artiste ayant contribué aux décors du théâtre.

Origine et histoire

Le Théâtre de Saint-Pierre, appelé aussi Salle de la Comédie, était le centre intellectuel et artistique des Antilles jusqu'en mai 1901, situé à l'angle des rues Victor-Hugo et du Théâtre dans le quartier du Centre. Sa première construction date de 1786 ; il a été remanié à plusieurs reprises après des catastrophes naturelles et des ouragans. Dès son ouverture, il offrait un répertoire varié comprenant opéras, ballets, pièces de théâtre et danses, présentés par des troupes locales et venues de métropole. Les deux premières représentations furent Le Pouvoir du zèle et Le Jugement de Midas, et des œuvres de Beaumarchais, Sedaine, Bouilly et d’autres auteurs figuraient régulièrement à l’affiche ; des pièces locales y étaient aussi jouées. Le théâtre accueillait par ailleurs des manifestations publiques, débats et rassemblements politiques, et il fut le théâtre d’incidents locaux, notamment autour de la cocarde tricolore pendant la Révolution. Après l’ouragan de 1813 le bâtiment fut restauré et sa salle refaite à l’italienne, inaugurée le 31 décembre 1817. La salle en fer à cheval comprenait loges superposées, une rangée de baignoires, une galerie et un parterre incliné, la répartition des places reflétant la hiérarchie sociale de l’époque. Des dépendances luxueuses complétaient l’ensemble, notamment un grand café décoré avec billard et salon, ainsi que des bains munis de baignoires en marbre. Au XIXe siècle le théâtre connut de nouveaux remaniements et des interruptions d’activité, dont une fermeture en 1830 liée à des troubles et des réparations après l’ouragan d’août 1831 ; il rouvrit en 1836 en s’ouvrant progressivement aux gens de couleur selon la politique tarifaire de son directeur. Le terrible ouragan du 18 août 1891 rendit le théâtre inutilisable et les représentations durent se tenir provisoirement dans le grand salon de l’Hôtel de ville pendant les travaux. Soigneusement réparé, le théâtre rouvrit à la fin de 1900 et fut considéré comme l’un des plus beaux édifices du genre dans les Antilles, mais il ferma définitivement en mai 1901 pour raisons financières. L’éruption de la Montagne Pelée du 8 mai 1902 détruisit presque complètement l’édifice ; ses ruines datent de cette catastrophe. Aujourd’hui ne subsistent que des vestiges : deux escaliers avec une fontaine centrale, l’emmarchement et le perron, les piles de la façade, la fosse d’orchestre, le passage pour les fauteuils d’orchestre, le vestibule dallé et une petite rue extérieure. On observe aussi les rails de guidage de la grille d’entrée, des traces des piliers du hall et le parterre en demi-cercle dessiné au sol. Le site, premier édifice de l’ancienne cité créole dégagé à des fins patrimoniales en 1935, a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 12 décembre 1996. Pendant sa période de gloire, le théâtre accueillit des artistes et troupes renommés ainsi que des familles et personnalités locales qui marquèrent la vie culturelle de Saint-Pierre. La direction se succéda au fil des décennies, parmi lesquelles Louis-François Ribié, Charvet et Eugène Peronne qui dirigea jusqu’en mai 1901. Avant sa destruction, l’accès principal depuis la rue Victor-Hugo se faisait par une large entrée à grille et un escalier rectiligne menant à un perron puis à deux rampes courbes conduisant à la terrasse du péristyle. La façade néoclassique comprenait huit grands pilastres ioniques, sept arcades au rez-de-chaussée et sept fenêtres à l’étage, couronnées par une architrave, une corniche et un parapet. Le péristyle, formé de deux rangées de piliers, ouvrait sur un vestibule dallé de marbre qui distribuait les loges, le foyer et la salle dominée par une coupole et décorée de médaillons et rosaces. Les décors et tableaux provenaient d’artistes locaux et de spécialistes mentionnés pour leur contribution au décor du théâtre, parmi lesquels M. Osenat, M. Fulconis et l’artiste Chapuis. Le voyageur Paul Erman Isert, de passage en 1787, loua l’éclat de l’édifice et contribua à sa réputation. Le Théâtre de Saint-Pierre témoigne aujourd’hui de l’importance culturelle et sociale de la ville avant la catastrophe, et ses ruines constituent un lieu de mémoire et d’attraction touristique.

Liens externes

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