Ancienne abbaye dans le Calvados

Ancienne abbaye

  • 14260 aux Monts d'Aunay
Ancienne abbaye
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Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Crédit photo : Ikmo-ned - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIVe siècle

Patrimoine classé

Ancien prieuré : inscription par arrêté du 14 décembre 1928 - Jardin fortifié avec ses vestiges ; assiette de la parcelle sur laquelle il se trouve (cad. ZN 10) : classement par arrêté du 10 septembre 1996

Origine et histoire

L'ancienne abbaye, dite prieuré du Plessis-Grimoult, se situe au Plessis-Grimoult, dans le Calvados ; le prieuré, fondé au XIIe siècle, dépendait de l'ordre des chanoines réguliers de saint Augustin. L'ancien prieuré est inscrit aux monuments historiques depuis 1928 ; le jardin fortifié et le site archéologique sont classés en 1996. Le domaine de Grimoult du Plessis fut restitué à Odon, évêque de Bayeux, pour y établir le service divin, ce qui permit l'implantation d'une communauté religieuse. Vers 1120, Richard Sanson décide d'installer des chanoines réguliers et l'église du Plessis-Grimoult est dédiée à saint Étienne en 1131 ; avec l'approbation d'Henri Ier et de l'évêque Richard de Douvres, la communauté est transférée au Champ Obert, à un kilomètre. Le prieuré a compté jusqu'à cinquante-sept chanoines. Plusieurs prieurs se succèdent et interviennent dans la construction et l'administration du prieuré, certains poursuivant les travaux, d'autres réunissant des bénéfices et agrandissant les possessions. Gabriel Le Veneur, premier prieur commendataire cité, fait édifier la porte principale et les deux tours de l'église. À différentes époques, les bâtiments sont pillés et endommagés, notamment par les calvinistes qui détruisent des titres et démolissent le cloître. Le dernier prieur avant la vente comme bien national est Louis-François de Berton du Prat. Le prieuré exerce une importante fonction pastorale et nomme de nombreux curés ; les chanoines assurent la charge d'âmes dans de nombreuses paroisses environnantes, parmi lesquelles Le Plessis, Roullours, Carville, Truttemer, Sainte-Honorine-la-Chardonne, Saint-Jean-le-Blanc et Yvrandes. Les ressources temporelles du prieuré sont considérables : donations des ducs et rois d'Angleterre, la prébende de Saint-Jean-le-Blanc, rentes, terres, bois, moulins, viviers, vignes, maisons et droits de marché. Le prieuré possède aussi des biens notables comme 80 hectares à Roullours, des bois sur le mont Pinçon et d'autres fiefs, ainsi que des droits et revenus répartis sur de nombreuses paroisses. Un accord avec les templiers sur les dîmes de Baugy dans les paroisses de Planquery et Bretteville-le-Rabet est signalé en 1258. Au début du XIXe siècle, Arcisse de Caumont décrit l'ensemble : une église à transept terminée par une abside, des colonnettes aux chapiteaux annonçant le XIIIe siècle et un chœur plus ancien que la tour. Il note aussi la conservation du côté oriental des bâtiments bordant la cour du cloître, une salle capitulaire réduite se terminant à l'est par une sorte d'abside, et deux portes ouvrant sur la galerie du cloître. Les chapiteaux de la galerie sont attribués à la fin du XIVe ou au XVe siècle, tandis que d'autres chapiteaux du rez-de-chaussée pourraient dater du XIVe. On relève une cheminée remarquable dans une pièce identifiée comme la cuisine, des jardins et des étangs à l'est, et un portail à l'ouest de la cour extérieure qui paraît du XIIIe ou XIVe siècle. À une cinquantaine de mètres au sud-est du prieuré, les vestiges d'un jardin fortifié sont découverts en 1973 : ce verger clos de murs, évoquant l'image du jardin de la Vierge et de l'Éden, correspond à une mini-fortification du XIVe siècle. L'enceinte, d'environ 10 × 12,70 m, est flanquée de deux tours circulaires aux angles et d'une tour en « U » ouverte à la gorge au milieu de la courtine ; les tours, de diamètre inférieur à 1,50 m, présentent des murs épais d'un mètre. En 1751, deux plates-tombes en céramique sont découvertes ; ces monuments funéraires, ornés d'effigies et généralement accompagnés d'épitaphes, appartiennent au groupe du Bessin, dont le centre de production se situe autour du Molay, et la qualité du dessin suggère une collaboration entre potiers et imagiers. Les armes du prieuré se blasonnent de gueules à deux lions d'or passant l'un sur l'autre ; en 1742, le sceau ovale du prieur Étienne, de 20 mm, porte cet écu timbré d'une mitre et d'une crosse.

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