Ancienne abbaye de Bonlieu à Peyrat-la-Nonière dans la Creuse

Ancienne abbaye de Bonlieu

  • 23130 Peyrat-la-Nonière
Ancienne abbaye de Bonlieu
Ancienne abbaye de Bonlieu
Ancienne abbaye de Bonlieu
Ancienne abbaye de Bonlieu
Crédit photo : JVAZFRousseau - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1100
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1119
Fondation de l'abbaye
1141
Consécration initiale
1162-1163
Rattachement à Cîteaux
1232
Seconde consécration
1421
Construction de la tour
1792
Vente comme bien national
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures de l'ensemble des bâtiments (cad. B 288, 281) : inscription par arrêté du 12 décembre 1963

Personnages clés

Amelius de Chambon Donateur initial de l'abbaye en 1119.
Géraud de Salis Premier responsable de l'installation des moines à Bonlieu.
Pierre de Saint-Julien Premier abbé de Bonlieu, probablement neveu d'Amelius de Chambon.
Guy du Cluseau Évêque de Limoges ayant consacré le premier sanctuaire en 1141.

Origine et histoire

L'abbaye Notre-Dame de Bonlieu est une ancienne abbaye cistercienne située à Peyrat-la-Nonière, dans la Creuse. Elle trouve son origine dans un don effectué en 1119 par Amelius de Chambon au profit de Géraud de Salis (ou de Salles), qui y installa des moines venus de l'abbaye de Dalon ; cette donation ouvre le cartulaire de Bonlieu. À la mort de Géraud en 1121, l'ermitage devint abbaye dans la filiation de Dalon et Pierre de Saint-Julien, probablement neveu d'Amelius, en fut le premier abbé. Le premier sanctuaire fut consacré le 26 octobre 1141 par Guy du Cluseau, évêque de Limoges, qui donna à l'établissement le nom de « Bonus Locus » en raison de la bonne vie des premiers religieux. Bonlieu reçut de nombreux dons de terres et a compté jusqu'à dix-sept granges, dont La Porte, encore citée aujourd'hui. L'abbaye fut rattachée à l'ordre de Cîteaux dans la filiation de Pontigny au milieu du XIIe siècle (1162-1163 selon les sources) et devint l'une des plus vastes et des plus remarquables de la Creuse. Elle fut pillée pendant la guerre de Cent Ans par les Anglais, puis par les huguenots lors des guerres de Religion, avant d'être vendue comme bien national en 1792 aux frères Jean-Pierre et Jean-François Picon ; leurs descendants en sont toujours propriétaires. La construction de l'ensemble monastique se déroule en plusieurs grandes phases : la période romane du XIIe siècle, marquée par l'édification et la consécration de l'abbatiale en 1141 puis une seconde consécration en 1232 ; le XVe siècle, qui voit l'élévation d'un donjon défensif au-dessus de l'entrée et la construction d'une tour rectangulaire achevée en 1421 ; et enfin des remaniements aux XVIIe et XVIIIe siècles, avec l'adaptation du logis de l'abbé et l'ajout d'ouvrages hydrauliques sur la Tardes appelés Cascades de Bonlieu. Le plan primitif formait un quadrilatère dont un côté était occupé par une église à nef unique, sans collatéraux, terminée par une abside pentagonale ; la croisée du transept était couverte d'une coupole sur pendentifs et l'abside voûtée en cul-de-four. Des peintures murales décoraient l'abbatiale ; subsistent notamment deux croix de consécration peintes de part et d'autre de la fenêtre axiale du chevet, et un pavement de carreaux peints du XIIIe siècle a été découvert au XIXe siècle. De l'église subsistent aujourd'hui deux premières travées de la nef et les ruines de l'abside ; ces travées se situent sous la tour du XVe siècle qui sert d'entrée actuelle et dont la façade est percée d'une tourelle d'escalier carrée abritant un escalier à vis. Au nord de la tour s'élève un corps de logis rectangulaire auquel est accolée une tourelle circulaire sur la façade ouest, et deux longs bâtiments du XVIIIe siècle, disposés perpendiculairement, occupent les côtés est et nord du quadrilatère. À quelque distance de l'abbaye, les religieux firent construire un pont à la fin du Moyen Âge, ouvrage à deux arches en tracé brisé muni d'avant-becs triangulaires. L'église abbatiale a été détruite au XIXe siècle, mais l'ensemble des autres bâtiments a été conservé ; le transept nord a été transformé en chapelle en 1877. Plusieurs éléments mobiliers et décoratifs provenant de l'abbaye sont conservés au musée de Guéret, parmi lesquels un vitrail de type « grisaille » et plusieurs carreaux de céramique décorés. Les façades et les toitures de l'ensemble des bâtiments ont été inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 12 décembre 1963.

Liens externes