Période
XIIIe siècle, XIVe siècle
Patrimoine classé
Parties suivantes des bâtiments conventuels : aile est, y compris la salle capitulaire et la pièce aux lambris peints ; aile sud, y compris le grand salon lambrissé et la chambre à alcôve dite de l'Abbé (cad. AM 8) : inscription par arrêté du 10 septembre 1990 ; Vestiges de l'église, y compris la dalle d'enfeu portant une épitaphe et encastrée dans l'abside et chapelle Sainte-Catherine, ainsi que le sol de l'ancienne emprise de l'abbaye correspondant à la parcelle AM 8 : classement par arrêté du 2 septembre 1994 ; L'abbaye en totalité, y compris l'église, les bâtiments conventuels, les terrasses de l'aile ouest, le jardin avec le vivier, l'adduction d'eau et la source-abreuvoir, ainsi que le sol de la parcelle AM 10 (cad. AM 3, 5, 7, 8, 10) : inscription par arrêté du 14 janvier 2019 ; L'abbaye de Doue, en totalité, à l'exclusion de l'église déjà classée, comprenant les bâtiments conventuels, les terrasses de l'aile ouest, le jardin avec le vivier, l'adduction d'eau et la source-abreuvoir, ainsi que le sol de la parcelle 10 (cad. AM 3, 5, 7, 8, 10) : inscription par arrêté du 5 février 2019
Origine et histoire
L'ancienne abbaye de Doue est située au sommet du mont éponyme, sur la commune de Saint-Germain-Laprade, en Haute-Loire. Une communauté de chanoines réguliers s'installe à Doue en 1138, puis l'établissement est rattaché aux chanoines Prémontrés en 1162. L'abbaye s'enrichit notablement au cours du XIIIe siècle grâce à des donations. L'église est érigée avec un chœur bâti au premier tiers du XIIe siècle, puis agrandie au troisième tiers du même siècle par l'ajout du transept et de la nef, et complétée au XIVe siècle par la chapelle Sainte-Catherine. Les bâtiments abbatiaux et le cloître datent du XIIIe siècle.
Pendant la guerre de Cent Ans, l'abbaye est pillée par le routier Seguin de Badefol en août 1364, ainsi que Vals et très certainement Brives. Elle pâtit également des guerres de Religion : sommairement fortifiée par les royalistes, prise par les Ligueurs en décembre 1589, les combats la ruinent, des bâtiments sont incendiés et les chanoines chassés. L'établissement reste presque abandonné par la suite. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, quelques abbés tentent de rétablir la vie régulière et de réparer les bâtiments, mais l'abbaye est supprimée en 1770 et unie à la mense épiscopale. Vidée de ses meubles, elle tombe à l'abandon et l'église se trouve dans un état critique.
À la Révolution, le domaine est vendu comme bien national à Mathieu Bertrand, négociant du Puy. La famille Bertrand de Doue s'efforce tout au long du XIXe siècle de relever le domaine et d'aménager les bâtiments abbatiaux en maison d'habitation, tandis que l'église, amputée de sa nef, est transformée en grange. Les Bayon de la Tour, qui héritent par alliance en 1890, poursuivent ces travaux au cours du XXe siècle. L'actuel descendant entreprend l'achèvement de la réhabilitation en s'appuyant sur des sondages archéologiques et une étude du bâti. L'abbaye est aujourd'hui une propriété privée.
La première protection au titre des monuments historiques, résultant d'inscriptions datées des 7 mars 1952 et 10 septembre 1990, a été annulée et remplacée. Depuis le 5 février 2019, l'abbaye dans son ensemble, à l'exclusion de l'église déjà classée, fait l'objet d'une inscription comprenant les bâtiments conventuels, les terrasses de l'aile ouest, le jardin avec le vivier, l'adduction d'eau et la source-abreuvoir, ainsi que le sol de la parcelle 10. Depuis le 2 septembre 1994 sont classés les vestiges de l'église, incluant la dalle d'enfeu portant une épitaphe et encastrée dans l'abside, où subsiste un décor peint daté de la jonction des XVIe et XVIIe siècles, la chapelle Sainte-Catherine du XIVe siècle et le sol de l'ancienne emprise de l'abbaye correspondant à la parcelle cadastrale AM 8.