Ancienne abbaye de la Joie à Hennebont dans le Morbihan

Ancienne abbaye de la Joie

  • 56700 Hennebont
Ancienne abbaye de la Joie
Ancienne abbaye de la Joie
Ancienne abbaye de la Joie
Crédit photo : Louis Boudan (fl. 1687–1709) Descriptiondessinateu - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

4e quart XVIIe siècle

Patrimoine classé

La porterie : classement par arrêté du 27 juin 1921 - Façades, toitures et escaliers du logis abbatial ; façades et toitures des communs (cad. AC 131, 144) : inscription par arrêté du 6 novembre 1995

Origine et histoire

L'abbaye Notre‑Dame‑de‑Joye, située à Hennebont dans le Morbihan, est une ancienne maison cistercienne fondée en 1275 par Blanche de Champagne sur une terre détachée de la paroisse de Languidic. Rattachée au diocèse de Vannes, elle fut affiliée en 1279 à l'abbaye de l'Aumône (diocèse de Chartres). La première abbesse fut Sibille de Beaugé, cousine de Blanche, et l'abbaye accueillit initialement des moniales venues de Saint‑Antoine‑des‑Champs à Paris. Un incendie au début du XVIe siècle — signalé en 1512 et parfois daté au 25 juillet 1510 selon certaines sources — détruisit une grande partie des bâtiments, notamment l'église, la sacristie, le chapitre, le dortoir et une large portion du cloître. L'ensemble fut rebâti au XVIIe siècle, les travaux portant la date de 1693, et de cette campagne de reconstruction subsistent la porterie (la maison des Confesseurs), le logis abbatial et un bâtiment d'exploitation. L'aile principale du nord, qui abritait l'entrée de la communauté, est marquée au centre par une légère saillie surmontée d'un fronton triangulaire ; les bâtiments nord et est ont été complétés au XIXe siècle par une troisième aile au sud. À la Révolution, la communauté fut expulsée en octobre 1792, l'église remise aux carriers et l'ensemble des bâtiments vendus comme biens nationaux. Au XIXe siècle, l'abbaye connut des usages industriels et artisanaux : une forge est signalée en 1825 et une « usine de fer » s'installa dans les bâtiments dans les années 1830, puis fut partiellement démantelée, ne laissant en place que la maison des Confesseurs, le logis abbatial et le bâtiment d'exploitation. Vers 1840 l'ensemble devint une propriété privée et le petit pavillon de la maison des Confesseurs, reconstruit en 1699 selon une inscription sur une lucarne, prit le nom de « Porterie » en tant qu'entrée de la demeure. Le site a ensuite été retenu pour accueillir l'un des Haras nationaux, les installations se développant au XIXe siècle sur le plateau supérieur et le Service des Haras installant, en 1920, des boxes à chevaux au rez‑de‑chaussée du logis abbatial, tandis que les palefreniers étaient logés aux étages et dans la maison des Confesseurs. La maison des Confesseurs fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 27 juin 1921 ; les façades, toitures et escaliers du logis abbatial ainsi que les façades et toitures des communs sont inscrits depuis le 6 novembre 1995. Acquise et restaurée par la ville d'Hennebont, la maison des Confesseurs sert aujourd'hui de lieu de résidence d'artistes dans le cadre des projets culturels municipaux. Une abbaye reprenant la tradition de Joie‑Notre‑Dame a par ailleurs été fondée en 1953 à Campénéac. Enfin, la longue succession d'abbesses qui dirigea la communauté du XIIIe siècle jusqu'à la Révolution illustre l'histoire monastique continue du site jusqu'à sa sécularisation.

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