Origine et histoire
L'abbaye Notre-Dame de Pébrac, située à Pébrac et dominant la vallée de la Desges, figure parmi les trois principales abbayes de la Haute-Loire. Le monastère a été fondé au XIe siècle par saint Pierre de Chavanon (1062) et élevé au rang d'abbaye par le pape Urbain II en 1097, alors que Bernard I de Chasnac en assurait la direction ; son premier abbé commendataire connu est Jean de Langeac (1525). Des éléments du XIe siècle subsistent, notamment des caves percées de meurtrières. L'abbaye romane a souffert des vicissitudes de la guerre de Cent Ans et d'un relâchement de la règle monastique, puis a été agrandie aux XIVe et XVe siècles. À la fin du XVe et au début du XVIe siècle, elle est relevée : l'église romane est abattue et remplacée par des voûtes gothiques, la bibliothèque est créée, trois chapelles sont construites (dont l'une se trouve aujourd'hui au fond du cimetière), un cloître ogival est établi, et la chapelle Sainte-Anne, le logis abbatial et la tour sud‑ouest datent de cette période. Des destructions ont eu lieu pendant les guerres de religion, puis une partie des bâtiments, dont la grande cheminée de la cuisine, est réparée au XVIIe siècle. Après l'intégration à la congrégation des chanoines réguliers de Sainte-Geneviève en 1649, les Génovéfains remanient l'abbaye : l'aile est est reconstruite selon une architecture classique de style Louis XIII, le cloître est démoli, l'aile ouest est refaite avec un décor intérieur de boiseries de style Louis XV, et le logis abbatial ainsi que l'église reçoivent des baies et une porte de caractère classique, l'abside devenant à fond plat et une grande baie étant ouverte au sud. L'abbaye est vendue comme bien national à la Révolution ; en 1830 les bâtiments sont confiés à la congrégation de Saint-Joseph, puis l'ensemble se dégrade progressivement. Aujourd'hui, l'aile sud est occupée par la commune et comporte une cave voûtée ; l'ensemble des bâtiments conventuels a été classé au titre des monuments historiques le 8 mars 2001, mais ces bâtiments ne sont pas ouverts au public. Les vestiges conventuels comprennent le portail d'entrée, des caves voûtées, l'escalier orné de boiseries et deux trumeaux de porte peints, la cuisine avec sa cheminée et son évier sculpté, une grande salle au plafond à la française, une salle à manger ornée de stucs, un salon lambrissé avec cheminée à pilastres et trois chambres à alcôve décorées de pilastres, volutes et damiers. Le chevet comprend un chœur de deux travées, des chapelles, un clocher armorié, une façade pourvue d'un balcon en bois du XVIe siècle et des chapiteaux sculptés. Le trésor de l'abbaye comporte notamment une chape de soie brodée du XIIe siècle, une croix du XVe siècle et des pièces liturgiques des XVIIe siècles comme un calice et un lutrin. Le jardin du prieuré a été transformé en jardin botanique et est ouvert au public toute l'année.