Origine et histoire de l'Abbaye de Penthemont
L'ancienne gare d'Orsay, édifiée par Victor Laloux entre 1898 et 1900 et inaugurée le 14 juillet 1900 pour l'Exposition universelle, abrite aujourd'hui le musée d'Orsay. Le vaste édifice comporte un hall de 32 mètres de haut, 40 mètres de large et 138 mètres de long ; sa structure métallique intérieure est masquée à l'extérieur par un parement de pierre richement orné. L'extrémité ouest du bâtiment accueille l'hôtel Terminus, dont la façade dissimule le pignon métallique du grand hall. Trois statues monumentales, œuvres de Jean-Baptiste Hugues, Laurent Marqueste et Jean-Antoine Injalbert, symbolisent les principales destinations desservies par la Compagnie d'Orléans : Bordeaux, Toulouse et Nantes. De nombreux artistes ont contribué à l'ornementation intérieure, notamment Fernand Cormon, Pierre Fritel, Adrien Moreau-Néret, Gabriel Ferrier et Benjamin Constant. Conçue comme terminus de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, la gare a prolongé au cœur de Paris les lignes de la compagnie et a assuré des liaisons grandes lignes vers le sud-ouest de 1900 à 1939. La longueur des souterrains et la décoration intérieure imposaient l'exploitation aux trains à traction électrique : les locomotives à vapeur étaient dételées en gare de Paris-Austerlitz et remplacées par des locomotives électriques pour atteindre Orsay. À partir de 1939, faute d'adaptation aux rames plus longues, la gare ne desservit plus que la banlieue et le trafic grandes lignes fut reporté à Paris-Austerlitz. Le palais d'Orsay, antérieur à la gare, avait été commencé en 1810 ; occupé par le Conseil d'État puis par la Cour des comptes, il fut incendié pendant la Commune de 1871. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la gare fut utilisée comme plateforme d'expédition de colis vers les prisonniers, puis comme lieu d'accueil pour le retour des prisonniers à la Libération ; après-guerre, une partie des quais resta en service pour le trafic de banlieue tandis que le reste du bâtiment se désaffectait. En 1954, répondant à l'appel de l'abbé Pierre, la gare fut rebaptisée « gare de l'espoir » et transformée en entrepôt pour une opération de solidarité ; dans les années suivantes elle servit aussi de décor de cinéma, d'espace pour le théâtre d'Orsay et d'implantation temporaire pour des salles de vente. Plusieurs projets de démolition ou de reconstruction furent proposés, mais des mesures de protection permirent son inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1973 puis son classement en 1978. La fermeture de l'hôtel intervint en 1973 et, après des années d'études, la décision de transformer l'édifice en musée consacré aux arts de la seconde moitié du XIXe siècle fut prise en 1977. Le concours retenu confia la transformation à l'équipe ACT Architecture (Renaud Bardon, Pierre Colboc, Jean-Paul Philippon) avec la participation de l'architecte d'intérieur Gae Aulenti ; le musée, conçu pour couvrir la période 1848-1914 et compléter les collections du Louvre, fut inauguré le 1er décembre 1986. Le projet muséographique attache une place importante à la sculpture monumentale, à l'architecture, aux arts décoratifs, à la musique et aux expositions temporaires tout en mettant en regard les courants novateurs et l'art académique de l'époque. À la fin des années 1970 un tunnel de jonction avec la gare des Invalides fut percé, et la gare d'Orsay fut transformée en station souterraine de passage du RER C, réduite à quatre voies à quai ; des amorces d'anciennes voies servirent ensuite d'ateliers ou de garages pour les rames. Les noms de dix-huit destinations desservies figurent toujours sur la façade côté Seine, parmi lesquels Agen, Albi, Rodez, Tulle, Poitiers, Limoges, Orléans, Bourges, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Angers, Vannes, Lorient, Quimper, Aurillac, Blois et Tours. En 2023, il a été annoncé que la gare se verrait accoler le nom de Valéry Giscard d'Estaing.