Ancienne abbaye du Trésor-Notre-Dame à Bus-Saint-Rémy dans l'Eure

Patrimoine classé Patrimoine religieux Abbaye

Ancienne abbaye du Trésor-Notre-Dame

  • C.D. 4
  • 27630 Bus-Saint-Rémy
Crédit photo : JYL12 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, XVIIe siècle, 1ère moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures de l'ancien logis de l'abbesse et de l'ancien bâtiment des hôtes ; clôture de l'enclos abbatial et vestiges subsistants de l'ensemble des murs de clôture des jardins et potagers, avec leurs points d'eau, et de l'ancien moulin (cad. ZD 32 à 34, 37 à 46) : inscription par arrêté du 29 décembre 1989 ; Vestiges de l'ancienne église et du bâtiment des moniales, y compris les fragments épars pouvant en provenir, ainsi que les vestiges archéologiques de l'ensemble des bâtiments conventuels démolis, connus ou à découvrir ; aire de l'abbaye ; maquette de l'église ; étang-réservoir et ses canalisations ; portail (cad. ZD 32 à 34, 37 à 46) : classement par arrêté du 10 février 1992

Origine et histoire de l'Abbaye du Trésor-Notre-Dame

L'abbaye Notre‑Dame‑du‑Trésor, située à Bus‑Saint‑Rémy dans l'Eure, est une ancienne abbaye cistercienne de moniales fondée dans les années 1220 par Raoul de Bus, dans la filiation de Clairvaux. Son église abbatiale fut consacrée en 1232 et la construction de l'ensemble semble avoir été achevée avant 1250. L'établissement, soutenu par d'importantes donations royales — Blanche de Castille et le roi Saint Louis y séjournant à plusieurs reprises — prospéra jusqu'au XVIIIe siècle. Parmi les éléments encore visibles figurent les ruines de l'abbatiale, le bâtiment des moniales, le logis de l'abbesse, le logis des hôtes, l'enclos et les jardins ; le vaste bassin rectangulaire maçonné, vestige du réseau hydraulique, servait de vivier et alimentait un moulin dont il ne reste que des ruines. De la fondation primitive subsiste la branche sud du transept, adossée au bâtiment des moniales long d'environ soixante mètres et comprenant la salle capitulaire, la grande salle des religieuses et, à l'étage, le dortoir. Des remaniements aux XVIIe et XVIIIe siècles sont attestés : le logis de l'abbesse a été reconstruit au XVIIe siècle, l'hostellerie porte la date 1642 et le portail d'entrée, monumental, relève du XVIIIe siècle, les sources mentionnant 1732 ou 1735. Durant l'Ancien Régime se succédèrent trente‑trois abbesses, souvent issues de familles nobles (parmi elles les Montmorency ou Marie Gabrielle Élisabeth de Richelieu), la dernière étant Marie‑Jeanne Vissec de Ganges ; l'effectif des religieuses passa d'environ 79 au XVIIe siècle à 21 à la fin du XVIIIe siècle. À la Révolution, l'abbaye devint bien national, fut vendue, partiellement démolie et convertie en exploitation agricole. De 1811 à 1819, elle appartint à François Robert Drony, maire de Gasny ; en 2007 des fouilles archéologiques et des mesures conservatoires ont été mises en œuvre pour limiter son délabrement. Le site présente des risques structurels : une toiture provisoire protège le bâtiment des moniales, mais l'humidité liée à l'encaissement du côté sud et des problèmes de stabilité persistent malgré des reprises anciennes, dont la pose de contreforts au XVIe siècle et des réparations des piliers et du voûtement. L'accès au domaine se fait par le portail monumental qui ouvre sur le logis de l'abbesse ; l'aire de l'abbaye inclut l'étang‑réservoir et ses canalisations, les vestiges archéologiques des bâtiments conventuels et les murs de clôture des jardins et potagers avec leurs points d'eau. L'ensemble bénéficie d'une protection au titre des monuments historiques : certaines façades, toitures et clôtures ont été inscrites par arrêté du 29 décembre 1989, et des vestiges majeurs, dont l'église et le bâtiment des moniales, ainsi que l'aire de l'abbaye et le portail, ont été classés par arrêté du 10 février 1992. Les armes de l'abbaye sont d'azur à une croix d'or cantonnée de quatre besants d'or.

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