Ancienne abbaye dans le Jura

Ancienne abbaye

  • 39210 Baume-les-Messieurs
Ancienne abbaye
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Crédit photo : PRA - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée ; propriété du département

Période

XIe siècle, XIIe siècle, 1er quart XIIIe siècle, XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise Saint-Pierre : classement par liste de 1862 ; Logis abbatial (ancien) (cad. AB 169) : inscription par arrêté du 26 septembre 1929 ; Façades et toitures des bâtiments de l'ancienne abbaye (à l'exception de l'église classée et du logis abbatial) (cad. AB 147, 165, 216, 153 à 156, 158, 166 à 168, 174, 171, 172, 162, 215, 165) : inscription par arrêté du 8 mars 1933 ; Etage supérieur des bâtiments de l'ancienne abbaye (à l'exception de l'église classée et du logis abbatial) : inscription par arrêté du 2 août 1933 ; Rez-de-chaussée des bâtiments de l'ancienne abbaye (à l'exception de l'église classée et du logis abbatial) (cad. AB 215) : inscription par arrêté du 2 août 1933 ; L'abbaye Saint-Pierre, en totalité, y compris les vestiges enfouis dans le sol, située place Guillaume de Poupet, rue des Grands Jardins, rue de l'Abbaye, et rue de Crançot : pour l'Abbaye : les parcelles n° 149, 150, 151, 152, 154, 155, 156, 157, 159, 160, 161, 162, 164, 166, 167, 168, 169, 172, 173, 174, 175, 176, 208, 216, 231, 232, 233, 234, 235, 236, 237, 238, 239, 240, 241, 242, 261, 267, 268, 269, 270, 271, 272, 280, 282, 283, 302, 303, 304, 305, 306, 307, 308 et les parcelles non cadastrées des cours, des fontaines, des passages, figurant au cadastre section AB, et à l'exception des parties bâties après la Révolution française (les deux bâtiments de la parcelle 150), pour les intérieurs d'une des maisons canoniales : les parcelles n° 164 et 216, figurant au cadastre section AB, pour le "Parterre" (jardins et terrasses) et son système hydraulique : les parcelles n° 127, 128, 129, 130, 131, 132, 133, 134, 135, 136, 139, 140, 141, 142, 143, figurant au cadastre section AB, pour le "Grand Jardin" et son système hydraulique : les parcelles n° 278, 177, 178, 179, 180, 181, 182, 183, 184, figurant au cadastre section AB, et à l'exception des parties bâties après la Révolution française (l'appentis sur la parcelle 278 et les bâtiments sur les parcelles 177 et 178), tels que délimités en rouge sur les plans annexés à l'arrêté : inscription par arrêté du 28 avril 2023

Origine et histoire

L'abbaye Saint‑Pierre de Baume‑les‑Messieurs est une ancienne abbaye bénédictine implantée dans la reculée de Baume‑les‑Messieurs, dans le département du Jura, au confluent du Dard et de la Seille. Des fouilles ont révélé des vestiges mérovingiens, mais la première mention documentée date de 869, la « cella » ayant été confiée en 890 à l'abbaye de Château‑Chalon. Vers la fin du IXe siècle, l'abbé Bernon restaure le monastère avant de quitter la communauté pour fonder, aux environs de 909–910, l'abbaye de Cluny. L'abbaye connaît une importance notable au Moyen Âge : elle contrôle de nombreux prieurés et églises, possède des vignes, des salines et des moulins, et demeure un acteur religieux et économique majeur en Franche‑Comté. Des tensions et des soumissions successives avec Cluny ponctuent son histoire, avec des décisions pontificales et impériales réglant son statut entre les XIIe et XIIIe siècles. Ruinée et incendiée en 1336 lors de conflits régionaux, elle est relevée et largement remaniée par les abbés Amé de Chalon et Henri de Salins aux XVe et XVe/XIVe siècles. L'architecture et les bâtiments abbatiaux se construisent et se transforment sur plusieurs siècles : l'église, d'origine romane au XIe siècle, a bénéficié de campagnes gothiques qui ont modifié le portail, la voûte, le chœur et le transept, et des élévations et reprises sont intervenues aux XVe et XVIe siècles. Le chevet et la flèche hexagonale du clocher, montés en tuf et ornés de crosses en pierre, ainsi que des campagnes de réparations successives témoignent de ces évolutions; la flèche porte une date de 1563. L'abbaye passe en commende au XVe siècle puis évolue vers une vie canoniale au XVIIIe siècle : une bulle de 1759 officialise la sécularisation et la communauté devient composée de chanoines. À la Révolution le chapitre est supprimé et les bâtiments, vendus comme biens nationaux en 1793, sont fragmentés en habitations ; le cloître est démoli au début du XIXe siècle et à nouveau au milieu du siècle, et l'escalier monumental du logis abbatial a été en partie détruit. Des travaux de restauration ont lieu au XIXe siècle (notamment entre 1851–53, 1858–66 et 1880–89) puis au XXe siècle, et l'église Saint‑Pierre est classée au titre des monuments historiques dès la liste de 1862; d'autres protections sont accordées au logis et aux façades aux XXe et XXIe siècles, l'ensemble de l'abbaye faisant l'objet d'une inscription en 2023. Le site comprend trois cours successives autour desquelles s'ordonnaient les bâtiments conventuels : la cour abbatiale avec le logis et des salles voûtées médiévales, la cour du cloître aujourd'hui privée de sa galerie mais où subsistent des fragments de piliers et arcs ainsi qu'une fontaine du XVIe siècle, et la cour des chanoines formée d'appartements datés du XVIIIe siècle. L'église conserve un mobilier et un ensemble sculpté remarquable des XVe et XVIe siècles : une statuaire bourguignonne en partie liée au mécénat d'Aimé de Chalon, dont un Saint Michel souvent attribué à Claus de Werve, une mise au tombeau du XVIe siècle et un portail orné de sculptures commandées sous Henri de Salins. Le célèbre retable de Baume, un triptyque flamand du XVIe siècle mesurant environ 4 m sur 5,4 m et composé de vingt‑cinq panneaux peints et dorés, est exposé dans le chœur. L'église abrite également tableaux des XVIIe–XVIIIe siècles et plusieurs tombeaux et gisants, parmi lesquels ceux de l'ermite Renaud, d'Amé de Chalon et de Jean de Watteville, ainsi que des dalles funéraires médiévales et modernes. Aujourd'hui l'ensemble de l'abbaye est en partie consacré à la location privée, tandis que la commune, propriétaire depuis 2016 de l'essentiel du patrimoine visitable, gère l'accueil des visiteurs ; le site a attiré environ 17 000 visites payantes en 2015.

Liens externes