Ancienne abbaye à Ferrières-en-Gâtinais dans le Loiret

Ancienne abbaye

  • 45210 Ferrières-en-Gâtinais
Ancienne abbaye
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Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Période

XVe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Ancienne abbaye et chapelle de Bethléem : classement par arrêté du 18 janvier 1921 ; Façade et toiture du pavillon du XVIIe siècle et portail Ouest du mur d'enceinte : inscription par arrêté du 6 mars 1928 ; Porte Saint-Macé ; restes des fortifications au Sud de l'église abbatiale ; cave voûtée de l'ancienne hôtellerie (cad. non cadastré ; domaine public ; O 579, 581 à 586, 594 à 596, 602, 603, 608, 611, 612) : inscription par arrêté du 13 mars 1991

Origine et histoire

L'ancienne abbaye, dite Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Ferrières, se situe à Ferrières-en-Gâtinais (Loiret), en région Centre-Val de Loire. Elle fut fondée sous le nom de Bethléem; sa création est incertaine mais son existence est attestée dès le début du VIIe siècle, la tradition évoquant des disciples de saint Colomban et parfois Clovis. Restaurée au IXe siècle par Louis le Débonnaire et Charles le Chauve, elle entretint des liens étroits avec la cour impériale et abrita une école monastique reconnue. Parmi ses abbés remarquables figurent Alcuin et Loup de Ferrières, qui développèrent un scriptorium important et cherchèrent des manuscrits auprès d'autres établissements monastiques et du pape. L'abbaye conserva des manuscrits notables, notamment des ouvrages liés à la vie de saint Aldric, ancien abbé devenu archevêque de Sens. En 880, des moines et des chartes de l'abbaye Saint-Martin de Tournai vinrent s'y réfugier après la destruction de leur monastère par les Vikings. La construction de l'église actuelle commença vers 1150; la nef en cours de construction fut consacrée par le pape Alexandre III le 29 septembre 1163, et le transept et le chœur furent achevés au début du XIIIe siècle. L'abbaye subit des destructions : incendiée en 1427 par les Anglais et attaquée par des huguenots sous la conduite d'Odet de Châtillon, elle fut reconstruite à la fin du XVe siècle par l'abbé Louis de Blanchefort et à nouveau au XVIIe siècle sur l'ordre du prieur dom Guillaume Morin. En mai 1479, le roi Louis XI accorda sa protection par lettres patentes. Le bas-côté nord fut écrasé en 1739 par la chute du clocher central, et la restauration engagée par Jules Lisch à partir de 1864 ne fut pas menée à son terme; des travaux de bénévoles eurent lieu en 1995-1996. L'ensemble bénéficie de protections au titre des monuments historiques : classement en 1921 pour l'abbaye et la chapelle, inscriptions partielles en 1928 pour le pavillon du XVIIe siècle et le mur d'enceinte, puis en 1991 pour des vestiges de fortifications, la porte Saint-Macé et l'ancienne hôtellerie. Ont été conservées l'église abbatiale Saint-Pierre, datée des XIIe-XIIIe siècles, la chapelle Notre-Dame de Bethléem, adossée au mur d'enceinte, et des parties des bâtiments conventuels principalement issus de la reconstruction de Louis de Blanchefort. À son apogée, l'abbaye formait un vaste enclos avec un grand cloître bordant au sud la nef et un petit cloître jouxtant le chœur. La nef du XIIe siècle était doublée d'un unique collatéral à gauche, détruit en 1739; on reconnaît encore les grandes arcades qui ouvraient sur ce collatéral, dont les supports alternaient une colonne massive et deux colonnettes jumelées, témoignant de l'influence de la cathédrale de Sens. Le grand vaisseau, couvert d'une charpente lambrissée, n'était vraisemblablement pas voûté. Le transept et le chœur, construits au début du XIIIe siècle, présentent une croisée octogonale à voûte d'ogives rayonnantes et un chœur couvert d'une voûte sexpartite; les murs latéraux conservent des vestiges d'une construction du XIe siècle. Entre la chapelle du bras droit et le chœur se trouve une petite pièce qui servait autrefois de sacristie et de salle des morts; le bras gauche ouvre sur une chapelle du XIVe siècle. La croisée portait un "clocher de plomb" orné de statues et d'écussons qui disparut en 1739; la tour-clocher gauche possède des parties basses très anciennes, des étages remontant au XIIIe siècle et une flèche reconstruite à la fin du XVe siècle. Le tympan de la porte antérieure portait autrefois un Christ en majesté, identifié par certains à Clovis, et un chapiteau de la porte du collatéral représentait le combat de Pépin le Bref avec un lion. Le chœur abrite le tombeau de Louis de Blanchefort et les verrières de l'abside, datées de la fin du XVe et du début du XVIe siècle, racontent la vie du Christ, la Passion et l'histoire de plusieurs saints, commandes de Louis de Blanchefort ou de Pierre de Martigny. Les bâtiments conventuels conservent des éléments du XVe siècle : une salle voûtée à deux piliers isolés et à double travée longitudinale, ouvrant autrefois sur un portique aujourd'hui démoli, donne accès à une ancienne chapelle voûtée à abside carrée où subsistent, à droite, les restes d'une crédence en pierre. Derrière cette première salle se trouvent un vestibule d'accès au portique puis une grande salle de cinq travées dont le mur extérieur porte des traces de voûtes et d'arcs évoquant l'existence du petit cloître, aujourd'hui disparu. Une série de bâtiments plus récents, largement remaniés, succède à la salle à cinq travées; parmi eux, le pavillon du XVIIe siècle conserve seulement une façade à angles à bossages, et une porte isolée dans le jardin semble avoir été déplacée après la démolition d'une construction voisine. La chapelle de Bethléem, bien qu'adossée à l'enceinte de l'abbaye, ne fait pas partie du même ensemble et a été remaniée à différentes époques, notamment à la Renaissance par l'ouverture de nouvelles baies. L'histoire de l'abbaye est enfin illustrée par son riche cartulaire et par l'importance de son école et de son scriptorium, qui ont marqué la vie intellectuelle médiévale; parmi ses abbés se trouvent des figures telles qu'Alcuin (794-804), saint Aldric (821-829), Loup Servat (841-862), Claude de Montdor au début du XIIIe siècle, Louis de Blanchefort (1465-1505), Pierre de Martigny (1517-1527) et Odet de Coligny (1556-1572).

Liens externes