Ancienne abbaye à Lessay dans la Manche

Ancienne abbaye

  • 50430 Lessay
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Ancienne abbaye
Crédit photo : Ji-Elle - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété de la commune

Période

XIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise : classement par liste de 1840 ; Façades et toitures des bâtiments conventuels : classement par arrêté du 19 octobre 1946

Origine et histoire

L'abbaye de la Sainte-Trinité de Lessay, située dans la Manche en Normandie, est une abbaye bénédictine d'architecture romane fondée au XIe siècle. L'église abbatiale, remarquable exemple du roman normand, a été gravement endommagée en 1944 puis restaurée dans l'immédiat après-guerre. L'église est classée parmi les monuments historiques depuis 1840 et les façades et toitures des bâtiments conventuels sont protégées depuis 1946. La fondation revient à Richard Turstin Haldup et à son épouse Emma, confirmée par leur fils Eudes au Capel, et s'inscrit dans le contexte du rétablissement de l'autorité ducale en Normandie. Les premiers moines provenaient de l'abbaye du Bec-Hellouin et Roger fut le premier abbé. Les fondateurs dotèrent la maison d'abbaye de terres, églises, moulins, forêts, pêcheries et autres revenus, assurant ainsi sa prospérité. Protégée par des souverains et des papes, l'abbaye connut son apogée aux XIIe et XIIIe siècles, avec de nombreux vassaux, des prieurés en Normandie et en Angleterre et des bénéfices répartis sur une quarantaine de localités. Au milieu du XIIIe siècle, les visites ecclésiastiques signalent plusieurs dizaines de religieux et des revenus importants, malgré des dettes ponctuelles. En 1356 l'abbaye fut dévastée lors de la guerre de Cent Ans et sa reconstruction, engagée à la fin du XIVe siècle, s'acheva au début du XVe siècle. La mise en commende à la fin du XVe siècle affaiblit la vie monastique, tendance qui perdura jusqu'aux réformes introduites par la congrégation de Saint-Maur au début du XVIIIe siècle. Les Mauristes entreprirent la réfection du clocher et la reconstruction des bâtiments conventuels, la restauration du clocher aboutissant à un clocher à bulbe qui subsista jusqu'en 1944. À la Révolution, l'abbaye fut mise à la disposition de la Nation ; l'église, devenue église paroissiale, échappa à la démolition tandis que les bâtiments conventuels furent vendus comme biens nationaux. Après plusieurs ventes, l'abbatiale fut classée en 1840. Le 11 juillet 1944, des explosions minèrent l'abbatiale : voûtes, piles du transept, tour et bas-côté nord s'effondrèrent, l'abside fut en partie détruite. De 1945 à 1957 une restauration dirigée par l'architecte en chef des monuments historiques Yves‑Marie Froidevaux a consolidé les éléments subsistants et remonté les parties détruites en réemployant au maximum les matériaux récupérés et en s'appuyant sur des relevés anciens. Pour les pierres de remplissage on utilisa notamment la pierre de Montanier et la couverture fut refaite en schiste, tandis que le clocher à bulbe fut remplacé par une simple pyramide. L'abbatiale a été restituée au culte en 1958 ; les bâtiments conventuels sont aujourd'hui en propriété privée et ne sont pas ouverts à la visite, mais des concerts y sont organisés chaque été. Sur le plan architectural, l'église présente un schéma roman typique du chevet échelonné et une organisation en trois niveaux — arcades, tribunes et fenêtres hautes — inspirée du plan bénédictin adopté à Bernay. La nef compte sept travées avec bas‑côtés voûtés d'arêtes, le transept porte une tour de plan carré et le chevet associe abside et cul-de-four ; la chapelle sud et la salle capitulaire ont livré des fondations qui confirment l'organisation monastique. L'abbatiale est particulièrement notable pour l'apparition précoce de voûtes sur croisées d'ogives appliquées aux travées droites du chœur et aux premières travées de la nef, caractéristique de l'école de Lessay. Cette innovation, observable en deux campagnes de voûtement, se retrouve ensuite dans plusieurs petites églises rurales du Cotentin et témoigne de l'influence architecturale de Lessay. Les restaurations post‑médiévales et celles du XVe siècle ont réemployé de nombreux éléments anciens, ce qui permet de lire dans la maçonnerie les différentes phases de construction et de réparation. Le dallage conserve des dalles funéraires et une dalle marque l'emplacement du tombeau d'Eudes au Capel ; l'église abrite par ailleurs soixante‑quatre objets classés au titre des meubles, dont la tête du gisant d'Eudes. Le blason de l'abbaye est « de sable à une essette d'or » et plusieurs sceaux d'abbés des XIIIe et XIVe siècles sont conservés, figurant l'abbé debout, tête nue, en niche gothique et tenant un livre, parfois accosté d'écus. À son apogée l'abbaye possédait de nombreuses dépendances et prieurés, des droits de foire et de marché, des salines, moulins et pêcheries, et étendait ses possessions sur plusieurs fiefs et paroisses en Normandie et en Grande‑Bretagne. Les listes d'abbés connues vont des premiers abbés réguliers, issus du Bec et de Saint‑Étienne de Caen, aux abbés commendataires et à la longue commende exercée par la famille de Goyon de Matignon, jusqu'à la période révolutionnaire.

Liens externes