Origine et histoire de l'Abbaye Saint-Félix-de-Montceau
L'abbaye Saint-Félix-de-Montceau se situe sur le massif de la Gardiole, sur la commune de Gigean, dans l'Hérault (Occitanie). L'origine du monastère reste incertaine : un document atteste son existence en 1104, une notice l'attribue à Bermond de Lavézou vers 1025 et la tradition évoque une fondation au début du XIIe siècle par des religieuses contemplatives sur le site d'une chapelle romane bénédictine. L'abbatiale gothique, construite pour remplacer la chapelle devenue trop petite, date de la fin du XIIIe siècle. L'établissement a connu des évolutions d'obédience : bénédictin à l'origine, il passa au cistercien en 1167 sous l'impulsion de l'évêque de Maguelone Jean I de Montlaur, puis retrouva au XVe siècle une observance bénédictine. Le prieuré fut supprimé en 1749 et ses biens remis à la Visitation de Montpellier, laquelle fut dépouillée pendant la Révolution. L'église seule subsiste aujourd'hui ; sa voûte s'est effondrée et seules les murailles sont encore debout. La nef, autrefois divisée en trois travées, était séparée par des faisceaux de sept colonnettes descendant jusqu'au sol, à l'exception des colonnettes de la première travée qui reposaient sur une console conique. Les nervures sont composées d'un tore encadré de deux baguettes. L'édifice était éclairé par des fenêtres étroites à arcs trilobés ; l'abside, à sept pans, reçoit la lumière par trois fenêtres géminées à arcs tréflés surmontés d'un motif à quatre lobes. La façade occidentale est percée d'une rose multilobée et la porte principale s'ouvre au nord. Les retombées des voussures reposent, de chaque côté, sur six colonnettes à chapiteaux évasés ornés d'une moulure. Le domaine monastique comprenait un cloître autour duquel s'articulaient une petite église romane, un réfectoire, une cuisine, une salle capitulaire et divers bâtiments annexes ; au fil du temps furent ajoutés une grande église gothique et une enfermerie. Le monastère subit des troubles et des pillages, et en 1514 la prieure Bone Garsabalde fit transférer la communauté dans un nouveau bâtiment à l'intérieur des remparts de Gigean. La succession des prieures et abbesses est bien documentée du XIe au XVIIIe siècle, avec des noms attestés tels que Dominique, Lucie, Raymonde, Guillaumette de Soriech, Jeanne de Montlaur, Bone Garsabalde et Anne de La Fare, dernière abbesse. Parmi les bienfaiteurs et propriétaires figurent des familles et personnages connus, dont Flandrine de Pons de Murs, Guilhem VIII de Montpellier, Marie de Montpellier et Jacques Ier d'Aragon, et l'abbaye reçut diverses donations et possessions, comme la grange du Farlet, des terres et maisons à Montpellier, la chapelle Sainte‑Christine et l'annexion de l'abbaye Saint‑Léon en 1433. L'église fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 12 février 1925. Après avoir servi de carrière de pierres, le site est resté en ruine jusqu'en 1970, date de création d'une association dédiée à son entretien et à sa restauration. La visite du site et des jardins monastiques recréés est possible.